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Théâtre des Béliers Parisiens  (Paris)  juin 2018

Comédie de Marivaux, mise en scène de Raymond Acquaviva, avec Philippine Bataille, Marie Jocteur, Marion Le Moign, Wilhem Frenee, Florent Hill, Louis Lebarazer et Etienne Piétri.

Dans "La Double Inconstance", Sylvia et Arlequin sont des "pays" qui s'aiment. Mais ils ne se marieront pas, ou du moins pas ensemble, car Marivaux, le pourfendeur de l'amour qui ne croît pas aux contes de fées, s'arc-boutant sur la versatilité des sentiments, leur a fait miroiter les attraits du grand monde et de la vie de château.

Après l'enlèvement de Sylvia par un prince amoureux, tous deux sont retenus dans son château, et ils épouseront respectivement ledit prince et sa "femme de main" qui auront savamment miser tant sur leur vanité que sur le bon sens et l'opportunisme pécuniaire attachés à la gente paysanne pour "soutirer" leur consentement.

Mais Marivaux pipe un peu les dés dans son postulat de départ. Ainsi, pour Sylvia, flattée par ce choix royal, Arlequin n'est qu'un "amour" par défaut, son voisin et garçon le plus passable du canton qu'elle a aimé faute de mieux et fait sienne l'expression triviale "un clou chasse l'autre". Quant à Arlequin, la promesse d'un titre nobiliaire titille son orgueil et il évoque avec pragmatisme l'éventualité de la perte de Sylvia.

Raymond Acquiviva met en scène de manière enlevée et efficace cette comédie, ainsi que qualifiée par son auteur, dans un registre résolument comique, ce qui n'ôte rien à la beauté et à la subtilité de la langue marivaudienne, en opérant toutefois une surprenante translation spatio-temporelle puisque l'intrigue ne se déroule plus dans les salles lambrissées d'une demeure néo-classique du Siècle des Lumières sous obédience libertine comme souvent associée mais recontextualisée dans un palais oriental contemporain.

Ce qui peut s'appréhender comme une simple occurrence décorative en résonance avec la vogue des turqueries sévissant au 18ème siècle et le pittoresque du conte des mille et une nuits avec l'argument fabuleux du prince qui épouse une bergère.

Mais Raymond Acquaviva connaît bien ses classiques et s'avère, sous une parodie de harem à la Iznogoud et les femmes, fin stratège en proposant plusieurs strates en millefeuille laissés à l'entendement et à l'appréciation du spectateur en substituant, dans la dimension socio-politique de l'opus, le choc des cultures au système des ordres de l'Ancien Régime.

Car l'enlèvement et la séquestration de Sylvia fait référence à des pratiques ancestrales - le mariage forcé, le droit de cuissage, la polygamie - qui perdurent dans certains bastions civilisationnels.

Louis Le Barazer, à l'angélique physique de jeune premier, ne revêt pas le costume traditionnel des émirs mais une tenue à l'occidentale, celle d'un capitaine de croisière qui évoque un prince charmant pour magazine people, lance une opération quasi militaire tous azimuts pour circonvenir les tourtereaux dans la servitude volontaire.

La voie diplomatique avec le huissier portant chéchia (Wilhem Frenee vibrionnant à souhait), l'apitoiement avec un seigneur maltraité (Etienne Piétri), l'attaque séduction au premier degré d'une femme du gynécée (Philippine Bataille) qui joue la reine du disco plus clinquante qu'une boule à facettes et surtout son sbire d'élite en tchador chic, la sœur de cette dernière (Marion Le Moign magistrale).

Celle-ci connaît les atouts du beau sexe comme ses faiblesses ainsi que ceux du sexe "fort" pour attaquer sur les deux fronts avec la même arme de l'amitié confidente à l'encontre de Sylvia (Marie Jocteur à la fraîcheur impétueuse) et d'Arlequin (Florent Hill à la belle nature comique).

Avec la satire sous le rire, Raymond Acquaviva présente une roborative proposition interprétée par de jeunes comédiens issus des Cours Acquaviva-Ateliers du Sudden et ayant intégré sa compagnie.

 

MM         
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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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