Pièce circassienne conçue et mise en scène par Elsa Guérin, avec les élèves de l'Académie de l'Union Gabriel Allée, Claire Angenot, Quentin Ballif, Matthias Beaudoin, Romain Bertrand, Hélène Cerles, Ashille Constantin, Yannick Cotten, Estelle Delville, Laure Descamps, Antonin Dufeutrelle, Nina Fabiani, Marine Godon, Isabella Olechowski, Sherley Paredes et Nicolas Verdier.
Un des moments forts de la 2ème édition du du Festival L'Union des Ecoles de Limoges, festival international des écoles de théâtre et de cirque, a été la création de "La Condition collective" sous le chapiteau du Sirque de Nexon, où réside le Pôle National des arts du cirque.
Les élèves de la 9ème promotion de l'Académie de l'Union, la "Séquence 9", en résidence au Château du Mazeau à Saint-Priest-Taurion, à quelques kilomètres de Limoges, sont dans des conditions idéales pour apprendre principalement le métier de comédien mais aussi découvrir les métiers du spectacle.
La quinzaine d'élèves par promotion qui accomplit trois ans d'étude peut alors obtenir un diplôme supérieur leur ouvrant les portes de ces métiers difficiles où il y a peu d'élus. Jean Lambert-wild a souhaité les ouvrir prochainement aux natifs des départements ultra-marins. Ainsi - grande première limougeaude - à la rentrée 2018, sera créée une classe préparatoire à destination des jeunes issus des départements d'outre-mer.
Pour le moment, sous le chapiteau chauffé à blanc de Nexon, l'heure était donc à un spectacle de fin d'années, résultant d'un stage avec la chorégraphe Elsa Guérin qui n'a pas facilité la tache aux jeunes recrues de l'Académie puisqu'elle leur a demandé de s'initier à l'art du jonglage et pas simplement à celui de la danse.
De ce mélange improbable est née cette "Condition collective" , exercice difficile où chacun a fait des efforts corporels pour être à l'unisson des autres, exercice d'humilité où le comédien, prétendument solitaire et narcissique, a dû travailler sur lui pour n'être qu'un sixième d'un tout.
L'Exercice a-t-il été profitable ? Sans doute, puisqu'après ce travail imposé, galopade autour du chapiteau toute en retenue, avec des balles de saltimbanque comme ascèse, on sentait chez les néo-artistes un besoin irrésistible de s'extérioriser, Elsa Guérin ne leur ayant permis pendant le spectacle que quelques cris, que quelques moments de charivari.
Evidemment, on pourra trouver paradoxal cet apologie de la rigueur pour des comédiens qui doivent, normalement, s'exprimer en toute liberté. Mais, comme dans le zen, il faut ici franchir la montagne pour oublier qu'il y avait une montagne à franchir, afin d'atteindre le graal : la pleine possession de sa liberté artistique.
Moment hors du temps, "La Condition collective" laissait le spectateur s'immerger dans le tâtonnement poétique de ces jeunes cherchant à se métamorphoser en une entité supérieure à la condition humaine, une entité où fusionneraient enfin les corps et les esprits pour produire ensemble de la simple beauté.
Bravo à Gabriel Allée, Claire Angenot, Quentin Ballif, Matthias Beaudoin, Romain Bertrand, Hélène Cerles, Ashille Constantin, Yannick Cotten, Estelle Delville, Laure Descamps, Antonin Dufeutrelle, Nina Fabiani, Marine Godon, Isabella Olechowski, Sherley Paredes et Nicolas Verdier d'avoir été au bout de cette expérience somme toute aussi éprouvante qu'enrichissante.
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