Pièce satirique de Kuo Pao Kun, mise en scène de Matthew Grey, avec Gauraangi Chopra et Glenn Tan.
Une pépite de la 2ème édition du Festival L'Union des écoles de Limoges, festival international des écoles de théâtre et de cirque, aura été proposée par le Lassalle College of the Arts de Singapour.
Culturellement, Singapour, cité-état ayant la plus forte densité du monde avec Monaco, dragon d'Asie à la croissance économique faramineuse et pays où il ne fait pas vraiment pas bon vivre quand on vient pour y travailler, est à moitié chinoise, un petit tiers malaise et un autre petit tiers indienne.
Difficile alors pour la cité d'avoir une culture autonome... C'est pourtant le miracle qui s'est produit dans les années 1980 grâce à un auteur Kuo Pao Kun dont les pièces satiriques, d'abord victimes de la censure alors que leur auteur connaissait les geôles de Singapour, sont devenues peu à peu la vitrine de la naissance culturelle d'une nation.
"Le Cercueil est trop grand pour la fosse" présenté à Limoges est emblématique du style ironique et primesautier de Kuo Pao Kun. Mis en scène par Matthew Grey, cette variation drolatique sur un macchabée qui ne rentre pas dans les clous habituels mélange l'esprit chinois, le théâtre d'ombres malais et la danse indienne.
Joué ici en anglais, "Le Cercueil est trop grand pour la fosse" vaut également pour la performance souriante et pleine d'humour de Gauraangi Chopra.
Avec son accent mignonnet, sa manière irrésistible de se poser des questions sur le sort d'un moribond indésirable, elle tient en haleine son auditoire avec un air presque coquin. On n'oubliera pas la scène où derrière un drap-écran, elle est confrontée en ombres chinoises au géant incarné par Glenn Tan, étudiant de troisième année au College of The Art de Singapour.
Mais ce qui restera davantage en tête des spectateurs de l'espace Noriac de Limoges, c'est l'apothéose de la pièce, constituée par une danse traditionnelle singapourienne (le "khatak") bénéficiant également de la présence de Gauraangi Chopra, qui donne en quelques minutes un aperçu saisissant de ces danses qu'on peut de temps à autre voir au détour d'un film bollywoodien.
Sans être un spécialiste de la danse indienne, on lui prédit une belle carrière et l'on espère que Marc Goldberg, traducteur du "Cercueil est trop grand pour la fosse", n'en restera pas là en traduisant d'autres textes de Kuo Pao Kun. |