Londres, sa brume épaisse et ses pavés mouillés d’un inépuisable crachin cache de sombres meurtriers entre ses ruelles désertées.
Copenhague, ses bars assourdis de fêtards enjoués et ses habitations colorées.
Rio, ses plages interminables et ses boissons sucrées.
Le Macadamia d’Adam and the Madams m’évoque un peu de tout ça. Le voyage, les dépaysements et l’odeur de l’herbe fraichement tondue à 6h du matin. Un ailleurs merveilleux subtilement troublé d’un ronflement humain. Adam Lanfrey et Cyprien Steck font du rock de leur troisième album. Un point c’est tout.
Du rock, oui mais pas que. Mêlant balades aériennes ("I Don’t Wanna") et grattements incisifs des crêtes destroy ("I’m Coming"), c’est un peu comme si le groupe troublait l’apparente tranquillité d’une surface miroir en y balançant une belle grosse enclume et ses grimoires. Et puisque rien n’est plus fascinant que les faux-calmes, piquons-y donc une frontale.
Adams and the Madams souffle les raisons de la discorde autant qu’il attrape les épaules, il te saute à la gorge et te prend dans ses bras d’un même ton. C’est en anglais qu’ils invoquent le diable en guérissant des sortilèges infâmes, la basse au bout du fusil et le cœur dans les drums.
De la vibration de cordes, "Caterpillar" se dandine tranquillement, ce morceau est une chenille arpenteuse dépliant et repliant incessamment les plis de son corps pour filer lentement mais surement au cœur de la chose : posséder votre âme de simple mortel.
Sur une toile blues, lancinant « I don’t wanna choose between crap and between blues, I refuse, tell to other fools »("I don’t wanna"), et quand vous serez bien abandonné aux douceurs d’un rythme tout en fingers snap, les riffs de l’encorné fourchu vous cueilleront au creux de leurs vibrations sataniques "I’m Coming".
Le duo strasbourgeois de Adam and the Madams se classe lui-même dans le rayon « wild garage pop noise », attributs laissant libre court à la pop et la sauvagerie d’un rock moulé dans un pâton d’asphalte en fusion. Ajoutez-y les variations d’un art accumulatif avec profusion d’entités apparentées, et vous aurez les convulses qui pulsent à vos oreilles comme les étincelles crépitent avant l’explosion.
Les borderline du riff comme on les aime.
De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.