Dommage qu'"Une nouvelle chance" de Jake Goldberger ne connaisse pas une sortie en salles.

Ce film appartient à un genre dérivé du "film de collège"et qui s'attache à décrire les post-adolescents qui n'ont pas encore franchi le pas qui va les mener à l'université ou dans la vie active.

Beaucoup moins trash que les films de la grande époque d'"American Pie" et de ses dérivés, ces œuvres sont en général pleine de nostalgie, décrivent des personnages plutôt lunaires, indécis, hésitant à couper le cordon ombilical avec leur famille ou leur petite ville d'origine.

Ici, Freddie Highmore est "Charlie" et rappelle un autre Charlie, celui du "Monde de Charlie" (2012) de Stephen Chbosky, qui racontait une histoire voisine avec presque le même ton.

Charlie est amoureux d'Amber qui est la petite-amie du champion d'athlétisme local. C'est dire si ce garçon caustique quand il parvient à vaincre sa timidité a peu de chances face à ce sportif oxymore (un champion blanc de course à pied !).

Mais, évidemment tout ça c'est dans sa tête rêveuse issue d'une famille hors norme, avec un père prodigue magnifiquement interprété par Christopher Meloni...

Car, à la différence des films pour ados d'antan, Amber n'est pas une blonde à la Lindsay Lohan ou à la Reese Witerspoon, mais une ravissante brune charnue et potelée... et n'a pas une admiration sans borne pour son petit ami qu'elle subit depuis un sacré bout de temps.

Comme d'habitude, selon le principe des vases cinématographiques communicants, Charlie et Amber vont se rapprocher au moment où la vie va les éloigner.

On ne dira pas que l'intrigue et les péripéties d'"Une nouvelle chance"("Almost Friends" en V.O!) de Jake Goldberger vont révolutionner les lois du genre.

Il n'empêche que si ce petit film n'est pas "Splendor in the grass" d'Elia Kazan, il est d'une fraîcheur rare dans le jeune cinéma américain et surtout il ne se permet pas un gramme de cynisme et une seule (courte) scène dans laquelle un vieil étudiant vomit. Freddie Highmore est un jeune descendant du Michael Cera de la grande époque. Il réussit à jouer les jeunes américains fragiles malgré sa nationalité britannique et l'on suit sa petite vie comme s'il s'agissait d'une existence héroïque et singulière.

"Une nouvelle chance" de Jake Goldberger est un film dont le charme opère. Curieusement, même en le regardant sur un écran d'ordinateur, on se dit qu'on ne va pas l’oublier. Ses minces arguments ont l'avantage d'atteindre leurs cibles à chaque fois.

Film déjà intemporel avec ces rites de passage hors de l'adulescence, il s'inscrit dans ce que le cinéma étasunien fait de mieux, sans qu'on s'en rende forcément compte... et c'est tant mieux.

Faire un nœud à son mouchoir pour ne pas oublier de se le procurer en vidéo à la demande...