Drôle de thriller que ce Génocide(s) écrit par Kazuaki Takano, écrivain japonais ayant étudié le cinéma aux Etats-Unis avant de devenir scénariste au Japon. Auteur de plusieurs romans policiers, dont Treize marches, déjà publié aux Presses de la Cité, il revient avec un nouveau thriller complexe, Génocide(s).
Annoncé comme un thriller dense et documenté mêlant enjeux scientifiques, observation crue de la violence et rapport de force géopolitique, le tout au service d’une réflexion sur la nature humaine, le livre s’avère confirmer cette présentation.
L’histoire se déroule sur trois continents différents, l’Afrique, l’Amérique et l’Asie. En Afrique, Akili, trois ans, né dans une famille de pygmées est capable de mettre au point des algorithmes plus rapidement que les meilleurs ordinateurs. L’existence de cet enfant semble représenter une nouvelle étape dans la chaîne de l’évolution qui pourrait cependant mettre l’humanité en danger. Lorsque le président américain apprend l’existence de cet enfant, il nomme un certain Jonathan Yaeger, militaire père d’un enfant atteint d’une maladie incurable, à la tête d’un commando spéciale censé partir au Congo pour éliminer cet enfant considéré comme une menace pour l’humanité.
Un dilemme se pose rapidement pour ce militaire endurci. Comment éliminer de sang froid un si jeune enfant, sachant que celui-ci peut aussi s’avérer être, de par son intelligence hors-norme, l’unique solution pour la survie de son fils ?
Au même moment, à Tokyo, un jeune chercheur hérite de son père, un éminent virologiste, de deux ordinateurs remplis d’algorithmes et de calcul…
Si j’avoue avoir été intrigué et intéressé par le titre de l’ouvrage, la lecture du livre m’a dans l’ensemble plutôt déçu en grande partie à cause des histoires compliquées qui s’enchevêtrent. La lecture du livre demeure exigeante car les thèmes sont trop nombreux à mon goût. Et c’est bien dommage car la plupart des thèmes retenus dans le livre sont individuellement particulièrement intéressants.
Le thème de la géopolitique mondiale, par exemple m’intéresse particulièrement mais, noyé dans d’autres thématiques il perd rapidement de son intérêt. Par contre, le livre nous propose une analyse assez pertinente sur la nature humaine au travers de ses capacités, de ses limites et de sa cruauté. Reste l’intrigue du livre, bien menée dans l’ensemble, qui ne nous déçoit pas.
Au final, Génocide(s) ne s’avère pas être un livre indispensable pour tous les amateurs de thriller tant les publications dans ce genre sont nombreuses, variées et de qualité. Il peut néanmoins intéresser les amateurs de thriller d’anticipation s’interrogeant sur les rapports humains et la nature humaine. |