Quelques semaines après avoir lu avec un immense plaisir le dernier livre d’Armistead Maupin, l’envie m’a pris de me plonger dans les Chroniques de San Francisco tome 3 que les éditions de l’Olivier viennent de publier, douze ans après la publication des tomes 1 et 2. Les chroniques de San Francisco sont un recueil de plusieurs livres issus de chroniques rédigées par l’auteur à partir de 1976. Le tome 3 regroupe les trois derniers épisodes des chroniques : Michael Olliver est vivant, Mary Ann en automne et Anna Madrigal.
Evidemment, se lancer dans la lecture de ce tome 3 n’a d’intérêt que si on a lu les deux tomes précédents. J’ai donc acheté les deux tomes précédents et me voilà en possession d’un superbe ensemble trois livres racontant ces fameuses chroniques de San Francisco. 890 pages pour le premier, 870 pages pour le second et 860 pour le dernier ! Trois pavés donc mais une superbe aventure littéraire que je vous conseille vivement. Des longues heures de lecture et l’impression de traverser ces ouvrages comme on traverse une excellente série télévisuelle.
Inutile de vous raconter l’histoire, cela serait bien trop long. On suit différents personnages (une douzaine) sur des décennies aux Etats-Unis. L’histoire tourne au départ autour d’une pension de famille tenue par Madame Madrigal au 28 Barbery Lane. Les différents personnages suivis sont des locataires de cette pension et leurs amis.
L’ensemble est constitué de saynètes qui forment la trame d’un récit succulent se situant dans le San Francisco depuis les années 70. Les dialogues entre les personnages sont nombreux, ce qui rend la lecture rapide et facile. Grâce à ces dialogues, ces personnages et ces saynètes se dévoile un portrait de la ville de San Francisco, une ville foisonnante dans laquelle gravite des homosexuels, des hippies et des hétéros. Ces chroniques nous promènent dans toute la société, du vernissage au rodéo gay, de la débutante à la punkette, du prêtre au policier, jusqu’à la reine d’Angleterre.
On retrouve dans ces chroniques de San Francisco la superbe plume d’Armistead Maupin faite de drôlerie, de légèreté et de gravité. Armistead Maupin est un conteur hors pair qui manie à la perfection l’anecdotique pour construire une saga grandiose sur la société américaine depuis 1970.
Ces personnages sont truculents, hauts en couleur et terriblement attachants. Leurs déboires sentimentaux deviennent addictifs pour le lecteur qui, comme dans toute bonne série télévisée, crève d’envie de connaître la suite rapidement.
Le vrai talent de l’auteur est donc au final d’arriver à nous subjuguer tout le long de ces trois tomes qui, au final font, presque 3000 pages, à coup de rebondissements et de révélations qui arrivent au fil des pages.
On comprend alors mieux l’engouement immédiat qu’ont suscité ces chroniques dès leurs premières publications mais aussi la belle idée des éditions de l’Olivier de les regrouper autour de trois superbes tomes et enfin la volonté de Netflix d’en preparer une nouvelle adaptation dans laquelle Armistead Maupin en sera le producteur.
Alors n’hésitez pas, plongez-vous dans cette œuvre d’Armistead Maupin pour rejoindre les quelques millions de lecteurs déjà conquis par ces succulentes chroniques de San Francisco. |