"Septembre, c’est la fin de tout et après tout c’est le début de nous" ("Septembre")
Septembre, c’est la rentrée au pays des vieux Celtes, des bises de nouvelle année et un nouvel agenda plein de promesses et de belles résolutions qui ne passeront pas l’automne. Septembre, ce sont les feuilles qui tourbillonnent dans la cour de récré, le réveil qui sonne beaucoup trop tôt et les coquillages et crustacés qui s’éloignent. Renouveau teinté de nostalgie.
Septembre est aussi le quatuor formé de Sylvain au chant, Axel à la basse, Benoît à la guitare et Romain à la batterie. En forme de souvenir de vacances, option vent dans les cheveux et yeux mi-clos. Leur premier album, Si c’était à refaire est la douce brise qui continue de souffler timidement en cette fin d’été, ravivant les ensoleillements indolents.
Des guitares pop et des rythmes électroniques à donner des envies de dodelinements souriants. Certains morceaux envoient à d’autres papes de la pop comme Baschung ou Daho… Pas facile d’évoluer dans l’ombre des grands, mais très élégant de marcher dans leurs vapeurs immatérielles et d’y puiser l’inspiration.
Le rythme de claviers électroniques pulse comme un palpitant, tel un cœur affamé d’endorphine domine la voix et souffle les mots à sa muette supplique : "Suspendu à vos lèvres, j’attends un trait d’union, juste un petit "je vous" et quatre points de suspension" ("Quatre points de suspension"). Un serment, une promesse.
Remixé avec talent par Elephanz, Panama Club et Exquisite, "Je suis la forêt" est le Sésame-ouvre-toi des chacras de la terre, embruns de résineux et fraîcheur propice à la purification des alvéoles : "Je suis la forêt, si tu as le souffle coupé, viens respirer dans mes bras".
On s’aime au soleil, et puis on ne s’aime plus : "Tu n’es qu’une petite conne, des comme toi, y en a pas deux" ("Des comme toi"), on se pose des questions insolubles "Et si c’était à refaire, est-ce qu’on le referait, est-ce que l’on préfère tout refaire ou tout changer ?" ("Si c’était à refaire"), on a des envies de meurtre : "Ton cou s’est lové dans mes doigts, j’ai l’impression d’y être encore" ("Du flou, de la violence"). On vit donc…
Sous son ciel bas et lourd comme un couvercle et son demi-sourire triste, Septembre ne manque pas d’élan et de refrains accrocheurs, tirant les mots dans des volutes agréables à l’oreille. Calme et serein, Si c’était à refaire est un album au regard rêveur, perdu dans la réminiscence des éclats de rire de l’été dernier, et aux pieds dans le réel, direction la suite.
De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.