A STAR IS BORN
Réalisé par Bradley Cooper. Etats Unis. Romance. 2H16 (Sortie le 3 octobre 2018). Avec Bradley Cooper, Lady Gag, Sam Elliott, Andrew Dice Cla, Rebecca Field et Dave Chappelle. Je ne veux trop en dire sur le chef d’oeuvre de Bradley Cooper que ce remake hollywoodien qui tutoie la perfection.
Pas tant par la réalisation que par les émotions suscitées et la justesse des deux personnages principaux.
J’étais certains de ne pas aimer Lady Gaga. Moins encore un Bradley Cooper qui m’apparaît ici comme sachant tout faire : jouer de la guitare, chanter comme le meilleur bluesman, écrire de superbes chansons, réaliser, jouer un rôle tout sauf monolithique et simple...
Bref "A Star is born" séduira la ménagère de moins de 50 ans éprise de romances comme l’amateur de musique le plus éclairé. Brad, Gaga, je suis tombé in love de vous.
CLIMAX
Réalisé par Gaspar Noé. France. Thriller. 1h35 (Sortie le 19 eptembre 2018). Avec Sofia Boutell, Romain Guillermic, Souheila Yacoub, Kiddy Smile, Claude Gajan Maull, Giselle Palmer, Taylor Kastle et Thea Carla Schott.
Voilà un réalisateur français, tiens, qui aurait pu s’emparer des "Liaisons dangereuses" pour les sublimer en les réinventants.
Gaspar Noé pue la sueur et la luxure, le parfum du scandale, lui qui osa parler de la mort ou du viol de manière frontale et ô combien inspirée. Il nous fait ici valser sur une danse macabre, au propre comme au figuré.
La scène d’ouverture en plan séquence est de toute beauté. Une chorégraphie virevoltante, acide et survoltée qui donne envie de courir les spectacles de danse contemporaine autant que les squats où se jouent des battles. Qui donne envie de tout envoyer péter et de baiser à un crever.
Chacun tirera son explication d’un tel bal des vampires. J’ai pris plaisir à y lire une satire de la société où la merde qu’on nous fait bouffer - télé, mensonges politiques, junk food, réseaux sociaux malades et j’en passe - nous rend totalement timbrés et aphasiques.
"Climax" atteint des sommets (sorry) de subversivité sulfureuse, Et vous en connaissez beaucoup, des artistes subversifs, de nos jours ?
L'OMBRE d'EMILY
Réalisé par Paul Feig. Etats Unis. Thriller. 1H57 (Sortie le 26 septembre 2018). Avec Anna Kendrick, Blake Lively, Henry Golding, Andrew Rannells, Jean Smart, Bashir Salahuddin, Joshua Satine et Ian Ho.
Mettez en présence une icône rock’n’roll hyper sapée qui travaille dans la comm’ et une godiche qui anime un vlog pour mères de famille et vous obtiendrez un tandem passionnant car mariant la carpe au lapin.
Chacune d’elle a des secrets bien cachés que l’on ne tardera pas à découvrir.
Pas totalement étranger au chef d’oeuvre "Les Diaboliques" de Georges Clouzot, le gentil mari anglais pas si gentil ni sage que cela, risque de morfler mais c’est alors que? €!3&/8€’all’’elnlo... ah, désolé, vraiment, problème de clavier.
J’aurais tellement aimé spoiler la suite sur fond de pop music frenchy mais je crains qu’il ne vous faille aller voir "L'Ombre d'Emily" de Paul Feig. Hihihihi...
FRERES ENNEMIS
Réalisé par David Oelhoffen. France/Belgique. Policier. 1h51 (Sortie le 2 octobre 2018). Avec Matthias Schoenaerts, Reda Kateb, Sabrina Ouazani, Adel Bencherif, Nicolas Giraud, Sofiane Zermani, Gwendolyn Gourvenec et Marc Barbé.
Décidément le polar est un genre qui sied bien au cinema français de ces derniers mois. Choc au sommet entre Matthias Shoenaerts et Reda Kateb, deux enfants de la cité aux côtés d’un troisième, sacrifié sur l’autel d’une guerre des cartels de la drogue.
Deux frères devenus ennemis parce que n’ayant pas choisi - ou fini, le film ne le dit pas vraiment - le du-même côté de la barrière. Ils s’affronteront mais s’obligeront bientôt à faire cause commune.
Pour laver les affronts, venger le frère sacrifié et peut-être sauver leur peau autant que le lien qui les réunissait jadis. En réchapperont-ils ? Les jeux de putes se paient cash.
Alors courez voir le polar "Frères ennemis" de David Oelhoffen qui enferme protagonistes et spectateurs dans un labyrinthe de la psyché autant que des dealers de came.
THE LITTLE STRANGER
Réalisé par Lenny Abrahamson. Grande Bretagne. Drame. 1h28 (Sortie le 26 septembre 2018). Avec Charlotte Raampling, Domhnall Gleeson, Ruth Wilson, Will Poulter, Liv Hill, Josh Dylan, Camilla Arfwedson et Anna Madeley.
Une manie de lorgner sur des gloires passées. Le film de Lenny Abrahamson évoque nécessairement "Raison et Sentiments" et "Vestiges du jour" dans lesquels Emma Thompson brillait de mille feux.
La bourgeoisie, fauchée dans le cas d’espèce, anglaise, les émois contrariés ou contenus, étranglés qu’ils sont par les convenances... une histoire d’amour impossible qui tente de se frayer un chemin malgré le poids du passé, une marâtre en proie à des phénomènes paranormaux, en tout cas le croit-elle.
Sur le papier, "The Little stranger" semblait très prometteur mais cette espèce de faux rythme finit par lasser. On attend trop longtemps, dans les silences et les grincements de parquet, que la tempête ne se déchaîne enfin.
VOYEZ COMME ON DANSE
Réalisé par Michel Blanc. France. Comédie. 1h28 (Sortie le 10 octobre 2018). Avec Karin Viard, Carole Bouquet, Charlotte Rampling, Jean-Paul Rouve, William Lebghil, Jacques Dutronc, Michel Blanc et Sara Martins.
Dans "Voyez comme on danse", Michel Blanc reprend le cahier qu’il avait laissé 15 ans auparavant, celui de "Embrassez qui vous voudrez".
La roue a passé, le temps a tourné et on retrouve avec plaisir et nostalgie mêlés ces trois femmes que le destin avait réuni au Touquet. Les soucis d’argent, les enfants qui déconnent en reproduisant les schémas que leurs chers parents leur ont mis sous le nez des années durant... sont les mêmes ingrédients de cette histoire à tiroir dans laquelle tous les personnages se trouvent d’une manière ou d’une autre reliés voire ligotés.
Humour pince sans rire, répliques coupantes qui font mouche, rôles principaux plutôt bien tenus... beaucoup d’éléments se trouvaient réunis pour une digne suite.
Problèmes : des seconds rôles fades et loin d’être au niveau de leurs ainés, une mécanique quelque peu grippée par des imprécisions scénaristiques...autant dire qu’on reste un peu sur sa f(a)in.
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