Tim Willocks is back ! Oui oui oui, Tim Willocks est de retour, qu’on se le dise ! Et qu’on se le lise surtout. Un nouveau livre de Tim Willocks, que j’attendais avec une grande impatience, est toujours un petit évènement tant ses ouvrages précédents ont su me convaincre et me laisser de grands souvenirs de lecture.
Un grand nombre d’entre vous connaisse La Religion, pour moi son meilleur livre. D’autres ont peut-être lu Les Douze Enfants de Paris ou encore Green River, deux autres excellents livres de cet auteur atypique anglais qui est aussi médecin, chirurgien et psychiatre. Si vous ne connaissez pas cet auteur (honte à vous), laissez vous tenter par son dernier ouvrage, La Mort selon Turner, tout juste sorti et déjà englouti de mon côté. Une fois ce livre terminé, vous effectuerez une ruée vers ces autres ouvrages, j’en mets ma main au feu.
Avec La Mort selon Turner, l’auteur nous embarque vers l’Afrique du Sud, plus précisément au Cap pour le début de l’ouvrage puis au Cap Nord, région septentrionale de l’Afrique du Sud. Lors d’un week-end arrosé, un jeune et riche afrikaner renverse en voiture une jeune noire sans logis. Ni lui ni ses amis ne préviennent les secours alors que la victime agonise. La mère du chauffeur (chauffard), Margot Le Roux, femme puissante qui règne sur les mines du Northen Cape, décide de couvrir sa progéniture.
Ses raisons sont simples. Pourquoi compromettre une carrière qui s’annonce brillante à cause d’une vulgaire pauvresse renversée ? Selon elle, dans un pays où règne la corruption à tous les étages, peu de monde se préoccupera du sort de cette jeune femme.
Sauf que, et même si elle croit que tout le monde s’en fiche, elle oublie qu’il existe Turner, un flic noir spécialiste des homicides. Et lui ne semble pas vouloir délaisser cette affaire. Lorsqu’il arrive sur le territoire des Le Roux, une région désertique et aride, la confrontation va être terrible, entre cet homme déterminé à faire régner la justice et la vérité et une femme dévidée à protéger son fils quel que soit le prix à payer.
Il faut bien avouer que ce Turner, personnage principal du roman de Tim Willocks est un homme hors-normes. Un type impossible à corrompre, ce qui est un exploit dans un pays comme l’Afrique du Sud, qui est prêt à mettre la région de Margot Le Roux à feu et à sang pour laver l’honneur de cette jeune fille laissée écrasée aux coins d’une rue. L’affrontement entre les deux, le cœur du récit est tout simplement fascinant, digne des meilleurs westerns américains. Ça dégouline d’hémoglobine, les balles fusent et Turner doit survivre dans un environnement extrêmement hostile qu’il ne connaît pas. Une partie dans le livre est consacrée à cette survie dans le désert au travers de moyens de survie peu académiques que je vous laisse découvrir. Certains passages sont d’une rare violence, faisant froid dans le dos mais d’un réalisme bluffant.
L’intrigue n’est pas en reste dans l’ouvrage. On n’est pas dans les thrillers classiques où le lecteur cherche à savoir qui est le meurtrier et pourquoi mais pour autant, l’auteur réussit à nous embarquer dans ce déchaînement de violence entre Turner et la clique de Margot Le Roux qui font que les pages du livre se tournent comme un page-turner tant le lecteur a une envie folle d’arriver au bout.
On retrouve l’écriture fluide et rythmée (c’est rien de le dire) de l’auteur, pour un portrait sans concession d’un pays, l’Afrique du Sud, rongé par les crimes, la corruption et l’apartheid, pourtant officiellement supprimée.
La Mort selon Turner est un excellent livre, je n’en attendais pas moins de Tim Willocks, un roman fort, un roman noir, très noir, d’une rare puissance narrative, un livre qui vous tiendra en haleine de la première à la dernière ligne.
La Mort selon Turner est un livre construit autour de deux personnages particulièrement forts que vous n’êtes pas prêts d’oublier. Alors foncez, vous ne serez pas déçus avec le dernier Tim Willocks. |