C’est un véritable best-seller que nous propose les éditions Fayard avec la parution du dernier livre d’Amor Towles, Un gentleman à Moscou. Déjà vendu à plus d’un million d’exemplaires, il a été désigné comme l’un des meilleurs livres de l’année 2016 par de nombreux grands quotidiens américains. Amor Towles, de son côté, n’est pas non plus un inconnu chez nous puisque c’est une des grandes figures de la littérature américaine contemporaine, déjà auteur de La règle du jeu il y a quelques années.
Ici, force est de constater que les éditions Fayard ont mis les petits plats dans les grands pour nous proposer une superbe édition de ce livre avec un ouvrage, un objet particulièrement beau et soigné et une superbe qualité de papier. Une fois encore, à côté de ça, je persiste à penser que le numérique n’est rien. Vive le papier, et pour longtemps j’espère.
Venons-en au contenu maintenant, en saluant le superbe travail de traduction de Nathalie Cunnington. L’histoire se déroule au début des années 20 en Russie. Le Comte Alexandre Ilitch Rostov, un aristocrate impénitent aux manières aussi désuètes qu’irrésistibles, est condamné par un tribunal bolchévique à vivre en résidence surveillée dans le luxueux hôtel Metropol de Moscou, où il a déjà ses habitudes, à quelques encablures du Kremlin.
Acceptant joyeusement son sort, le sémillant Comte Rostov va alors hanter les couloirs de cet édifice, ses salons feutrés et ses restaurants, pour nouer des liens avec le personnel de sa prison dorée. Il va y rencontrer aussi des diplomates de passages, des actrices renommées et les nouveaux maîtres de la Russie soviétique. Il va aussi rencontrer Nina, une jeune fille de neuf ans, qui va bouleverser le cours de sa vie bien réglée au Metropol.
C’est donc un huis-clos que nous propose Amor Towles, un huis-clos durant trois décennies qui va nous raconter la vie de ce comte retranché à l’intérieur d’un hôtel qui va voir défiler l’histoire de son pays au travers d’évènements politiques importants et de rencontres fortuites.
L’ouvrage se découpe en quatre parties, allant de 1922 à 1954, un an après le décès de Staline. Au détour de la vie de cet homme dans cet hôtel qu’il ne peut pas quitter, l’auteur nous livre une fresque de l’URSS incroyable, faite d’événements historiques, de références culturelles et gastronomiques.
La grande qualité du livre, au-delà de l’écriture superbe de l’auteur mêlant sérieux, tendresse, émotion et humour, vient de l’originalité de l’histoire qui nous fait vivre l’évolution d’un pays sous le prisme d’un "prisonnier" reclus dans un hôtel de luxe.
Ce roman est d’une grande élégance, à la hauteur du raffinement de sa couverture. Il se lit avec plaisir, encore plus pour moi qui est un passionné d’histoire. L’intrigue, si on peut parler d’intrigue, repose essentiellement sur les déambulations du personnage principal dans les nombreux recoins de cet immense hôtel et sur ses rencontres auprès de multiples personnages variés et attachants.
Un gentleman à Moscou est donc un excellent livre, à la dimension historique, culturelle et politique qui vous fera passer un moment de lecture particulièrement agréable. Vous vous rendrez alors compte du talent immense que possède la littérature pour nous faire voyager… tout en restant dans un hôtel.
De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.