L’icône indie folk américaine des années 90’s Cat Power, de son vrai nom Chan Marshall, est de retour après six ans d’absence.
Elle profite d’un changement de label, dorénavant les anglais de Domino Records (Franz Ferdinand, The Kills ou Arctic Monkeys), pour un véritable retour aux sources folk-blues. Terminé donc les titres teintés de soul (album The Greatest) ou les lourds arrangements légèrement pop de l’album précédent produit par Philippe Zdar (Sun).
Le premier titre d’une durée de 1'14, uniquement vocal ouvre parfaitement l’album ("Wanderer"). Chan Marshall, c’est avant tout une voix d’une intensité et d’une profondeur rarement inégalée. Ce nouvel opus qu’elle a elle-même produit est donc orienté vers cette voix marquée par la mélancolie et la délicatesse.
Elle revient aussi aux sources d’une musique folk plus minimaliste que jamais où les morceaux sont composés uniquement du triptyque piano-voix-guitare avec parfois seulement une guitare acoustique ("Black", titre sur l’addiction) ou de quelques légères notes de piano ("Nothing really matters"). Les instruments sont donc exclusivement utilisés pour porter la voix et quelle voix ! Malgré les addictions passées, celle-ci est toujours aussi variée, intense et profonde. Chan Marshall tente quand même une excentricité en utilisant l’auto-tune sur un titre ("Horizon") mais cela reste fort heureusement très discret.
L’album comporte une reprise de "Stay" de Rihanna. On est alors bien loin de son album Jukebox de 2008 avec ses reprises peu inspirées. Elle réorganise totalement le titre lui donnant ainsi une profondeur sans commune mesure avec le titre original.
Et puis il y a ce titre avec Lana Del Rey en featuring ("Woman") ; single évident pour promouvoir le disque. Il s’agit probablement du titre le plus accrocheur de l’album avec cette collaboration parfaite à deux voix où celles-ci se confondent au final pour ne faire qu’une avec comme unique refrain "I’m a woman".
Comme une boucle, l’album se termine par une chanson au même titre et aux mêmes paroles que celui d’ouverture ("Wanderer" ou vagabond) mais avec une orchestration différente et au final une petite note de trompette. C’est déjà fini. Chan Marshall repart vagabonder probablement plus apaisée que par le passé comme le suggère la pochette l’illustrant avec son jeune fils tenant avec elle une guitare. En espérant qu’il ne faudra pas encore attendre six ans pour écouter un nouvel album.
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