Comédie burlesque de Fernando Arrabal, mise en scène de Oscar Sisto, avec Oscar Sisto et Johann Piritua.
Le théâtre du dramaturge espagnol Fernando Arrabal, co-fondateur du mouvement actionniste Panique entre situationnisme et Beat generation qui prône l'anticonfomisme artistique, revient périodiquement sur scène et Oscar Sisto a choisi son époustouflant opus burlesque "L'Architecte et l'Empereur d'Assyrie".
Avec son titre de fable lafontainienne, mais sans morale, conçue tel un avatar du modèle cruséien sur le mode du huis-clos qui plonge au coeur des mythes de l'Antique tout en explorant le labyrinthe de l'expulsion foetale à l'expulsion politique, la partition met aux prises un rescapé d'un crash aérien et un "bon" sauvage seul résident insulaire, à moins qu'il ne s'agisse d'un avatar schizöide.
En attendant un potentiel sauvetage, l'Empereur annexe l'île et opère une mission civilisatrice pour trouver un compagnon de jeu, le jeu de la vie et de la mort, qui interprètera tous les rôles et vice-versa.
Ce potlatch dramaturgique est mis en scène par Oscar Sisto avec autant de brio que de cohérence avec la conception d'Arrabal pour qui le théâtre est une fête et une cérémonie toujours ambivalente entre la tragédie et le grand guignol comme entre la poésie et vulgarité qui dynamite les faux-semblants sociétaux.
Dans un décor de bande dessinée avec un trône tribal, avec le renfort de demi-masques et de costumes en carton, Oscar Sisto campe un grand enfant colérique et dictateur aux prises avec le savoureux Johann Piritua en malicieux architecte à l'apparente soumission.
"Hénaurme" et jubilatoire avec le rire comme contrepoint du pire. |