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K.A.N.A.P.S.  (Motema Music)  octobre 2018

"Life is a mask
Worn by time

The hand touches stone
Or brings wine
To the lips
And nothing is revealed

But today my friend,
Whose trumpets made moments
Intact and whole
Our hearts,
Took off his mask

And in my grief
I immediately heard
The music
We had all been playing"

Hugh Levick, The Music, for Jean-François Canape

Si, aujourd’hui, écouter sur scène ou sur disque un ensemble de trompettes n’a rien d’exceptionnel, c’est grâce àl ’EuTéPé (ou l’Ensemble de Trompettes de Paris), quintette faisant référence auprès des trompettistes du monde entier, créé en 1981 et qui est bien plus que précurseur dans le genre puisqu’il a pour ainsi dire créer le genre et en a dessiné une grande partie des contours.

Après presque 37 ans de carrière, l’ensemble a souhaité enregistrer une partie des créations originales commandées à des compositeurs de toutes tendances dont des musiciens venant du jazz, de la musique moderne ou des musiques improvisées comme Claude Barthélémy, Daniel Goyone, Marc Ducret, Geoffroy Tamisier, Médéric Collignon, Louis Vigneron, Jean-Marie Machado

K.A.N.A.P.S. est le premier (et double) enregistrement de cette entreprise discographique. Ce disque est dédié à Jean-François Canape, important trompettiste de jazz Français, décédé le 17 octobre 2012, à Paris et compagnon du quintette. Le titre de l’album K.A.N.A.P.S. rappel lecelui que Jean-François Canape a enregistré en leader, K.O.N.P.S. en trio avec le batteur Jacques Mahieux et le tubiste Michel Godard.

Dire que ce disque est enthousiasmant ou époustouflant est un euphémisme. Ce sont des feux d’artifice, où éclatent couleurs et timbres (notamment dans la pièce de Geoffroy Tamiser, "Doctor Cinco & Mister Five", rencontre entre un quintette de trompettes classique et un quintette de trompettes composé de cinq musiciens de jazz : Geoffroy Tamisier, Airelle Besson, Médéric Collignon, Laurent Blondiau et Yannick Neveu, "Entrez Maurice !" de Médéric Collignon, "Yonbun No Go" de Daniel Goyone...), joués par des musiciens exceptionnels (Médéric Collignon, François Thuillier, Jean-Charles Richard, François Méchali, Jean-Luc Ponthieux, Geoffroy Tamisier, Claude Barthélémy, Sophia Domancich, Thierry Bonneaux, Mico Nissim, Laurent Blondiau, Yannick Neveu).

Il y a une véritable cohérence dans ce répertoire, même s’il est de compositeurs différents, parce que c’est une musique vivante jouée avec le cœur et l’esprit et parce que l’Ensemble de Trompettes en est en définitif le véritable lien. Bref, un disque indispensable pour ceux qui aiment la trompette, les cuivres, la musique en règle générale...

Nous avons profité de la sortie exceptionnelle de ce disque pour discuter avec Patrick Fabert, membre fondateur d’EuTéPé.

A la base, monter un ensemble de musique de chambre uniquement composé de trompettes, c’est un projet un peu fou, non ?

Patrick Fabert : Dans le milieu des instruments à vents au sens large, il existait avant nous des ensembles composés uniquement de flûtes, de clarinettes, de cor, de trombones, etc. Il y avait particulièrement le quatuor de trombones de Paris que j’avais entendu plusieurs fois en concert et qui était vraiment d’un niveau incroyable.

Un jour, en sortant de l’un de leurs concerts, j’ai réalisé que je ne connaissais aucun ensemble composé uniquement de trompettes, si ce n’est quelques ensembles rarissimes à l’époque composés exclusivement d’instruments anciens avec percussions et qui se consacraient donc uniquement au répertoire de la musique ancienne. Je me suis alors renseigné et personne n’avait jamais entendu parler d’un ensemble de trompettes régulier en France ni ailleurs. J’ai alors décidé de m’y mettre. J’en ai parlé à quelques proches et c’est ainsi qu’est né le quatuor de trompettes de Paris dont la première répétition eut lieu en novembre 1981 dans les locaux de la Maison de la Radio à Paris.

Au bout de quelques semaines, le quatuor est devenu un quintette et c’est alors appelé, l’Ensemble de Trompettes de Paris… Tout le monde dans notre entourage nous appelait de nos trois initiales ETP. En 1997, quand nous avons fêté avec un peu de retard les 15 ans de l’Ensemble, nous avons donc décidé à cette occasion de raccourcir notre nom et d’officialiser ETP en l’habillant d’une écriture phonétique EuTéPé. Et depuis, tout le monde nous demande ce que signifie EuTéPé. C’est quand même très drôle.

Quand nous avons créé l’Ensemble, beaucoup de musiciens de notre entourage ont commencé par nous dire qu’un ensemble de trompettes ne marcherait jamais. Evidemment maintenant, après plus de 35 ans, 7 albums et des centaines de concerts en France et à l’Etranger, cela fait sourire. Je crois que ces réticences nous ont plutôt motivés que découragés, nous étions jeunes et pensions qu’il n’y avait pas de raison que cela ne marche pas. Dès les premiers concertss le succès public fut vraiment étonnant. Il ne faut pas oublier que la trompette est un instrument très populaire. Et puis à cette époques il y a avait le "moteur" Maurice André.

Dans ce sens, peut-on dire que vous avez fait école ? Que vous avez soulevé des vocations ou en tout cas, des envies d’explorer les possibles de ce genre de formation ?

Patrick Fabert : On a vraiment fait école et pas seulement en France. Il existe depuis longtemps de nombreux liens entre les musiciens de cuivres du monde entier, notamment, à cette époque des années 80/90, grâce à une revue internationale éditée en Suisse, Brass Bulletin, qui était lue dans le monde entier par les musiciens de cuivres et également, par le biais de diverses associations dont, pour les trompettes, l’ITG (International Trumpet Guild)...

Aussi, quelques années après la naissance de l’Ensemble, j’ai commencé à recevoir des courriers "postaux" (bien avant l’apparition d’internet et du mail), venant de divers pays, de trompettistes qui désiraient créer un ensemble comme le nôtre et qui me demandaient des conseils sur le répertoire. On a donc vu naître de temps en temps des ensembles de trompettes par ci, par là. Et maintenant en France notamment, il existe plusieurs ensembles réguliers d’un très haut niveau qui ont aussi créé leur propre répertoire.

D’autre part, dans de très nombreux conservatoires et écoles de musique, il est fréquent de faire des concerts et auditions en ensemble de trompettes, souvent avec une ou plusieurs pièces de notre répertoire, alors que cela était vraiment anecdotique avant et au CNSMDP, il est maintenant courant de voir des quintettes de trompettes en cours de musique de chambre, avec aussi très souvent des pièces que l’on a créées. Ce qui est particulièrement remarquable, à ce sujet, c’est que la plupart des ensembles mono instrumentaux sont en général des quatuors et le répertoire énorme que nous avons déchiffré était constitué dans sa grande majorité de quatuors également, alors que les ensembles de trompettes qui se forment maintenant sont presque uniquement des quintettes comme EuTéPé.

Comment dépasse-t-on les limites (de timbre…) d’une formation "mono instrumentale" ?

Patrick Fabert : C’est évidemment le premier problème de cette formation, avec également le manque de grave. Pour palier cela, nous essayons dans nos concerts de varier au maximum les orchestrations, du duo au quintette, en changeant aussi d’instruments, trompette sib classique, trompette piccolo, bugle, utilisation de diverses sourdines. On peut, par exemple, enchaîner un trio de Mozart en trio de bugles avec une pièce dans laquelle on va utiliser des trompettes piccolo. On varie aussi dans la mesure du possible les ambiances musicales des pièces qui se succèdent. On fait tout ce qui est possible pour que le public ait inconsciemment l’impression d’entendre un nouvel ensemble avec chaque nouvelle pièce. Quant au manque de grave, la solution se trouve évidement dans les arrangements et il est difficile d’en donner les recettes parce qu’elles sont nombreuses. Mais globalement, moins on utilise l’aigu, plus la musique sonne homogène, compacte, et moins le manque de grave se fait ressentir.

Vous semblez cultiver depuis les débuts votre côté atypique, l’ouverture à tous les styles (classique, jazz …) semble une absolue nécessité...

Patrick Fabert : Pendant les premières années, nous avons passé tout notre temps de répétition à déchiffrer des centaines de partitions afin de constituer un répertoire de concert. Et nous avons alors eu la désagréable surprise de réaliser à quel point ce répertoire existant pour Ensemble de Trompettes était d’une affligeante pauvreté, sans grand intérêt musical, avec des pièces qui sonnaient globalement toutes de la même manière avec, entre autres, de nombreuses fanfares plus ou moins tonitruantes.

Nous n’en avons retenu que quelques rares partitions, dont la Canzon Cornetto de Samuel Scheidt, une transcription d’une fugue de Jean-Sébastien Bach, le quintette de Verne Reynolds (qui est à l’origine de la formule en quintette), le magnifique trio d’Henri Tomasi et quelques autres… Il nous semblait alors évident qu’il allait falloir créer ce répertoire de concert et nous avons tout de suite décidé d’être d’une grande exigence sur l’intérêt musical des pièces. Nous avons aussi décidé de nous intéresser sans a priori à toutes les musiques.

Nous avons donc créé au fil des ces 35 ans un nouveau répertoire pour la trompette avec des transcriptions ambitieuses de pièces du répertoire classique ("Quatre Saisons" de Vivaldi, un répertoire complet consacré à Wolfgang Amadeus Mozart, qui n’aimait pas la trompette, l’intégrale des symphonies sacrées des Indes Galantes de Jean-Philippe Rameau…), des arrangements de musiques diverses (standards de jazz, musique populaire, musique de film, musique traditionnelle…) et plus de 60 créations originales commandées à des compositeurs de toutes tendances dont de nombreux musiciens de jazz.

Avez-vous eu le sentiment d’avoir ouvert la possibilité pour le grand public d’entrevoir la trompette autrement ?

Patrick Fabert : Depuis les premiers concerts, le commentaire le plus entendu de la part du public quel qu’il soit mais aussi des musiciens, amateurs ou professionnels, jouant des cuivres ou d’autres instruments, ou bien des diffuseurs et des quelques médias qui ont consenti à s’y intéresser a été celui-ci : "On ne s’attendait vraiment pas à ça". Je pense vraiment que l’on a donné une nouvelle couleur à la formule en ensemble de trompettes, tant par la diversité et la qualité du répertoire que par la diversité et l’originalité des orchestrations.

Quels regards portez-vous sur vos 35 ans de carrière ?

Patrick Fabert : Une certaine satisfaction, de la fierté, des rencontres nombreuses et enrichissantes. Le bonheur d’avoir réalisé toutes ces créations et de nombreux souvenirs magnifiques de concert. Peut-être le regret de ne pas en avoir fait assez concernant la création d’un répertoire pédagogique pour Ensemble de Trompettes, surtout pour les très jeunes trompettistes... Mais aussi le triste constat que cette musique n’intéresse globalement pas les médias et qu’il n’y a pas d’évolution dans ce sens, plutôt une régression.

En 35 ans, le monde de la musique a changé, la musique a changé. Quels regards portez-vous sur ces changements ?

Patrick Fabert : A l’époque de Jacques Martin, par exemple, on participait assez souvent à ses émissions devant plusieurs millions de téléspectateurs. Dans les années 80, on avait joué une fugue de Bach en direct de la cour carrée du Louvre pour la TV, à la demande d’Alain Duhaut à l’occasion de la fête de la musique, on avait enregistré une heure de musique pour la 5ème chaîne de Berlusconi. On était passé dans une émission sur M6 à la demande de Philippe Adler, etc. Tout cela serait inimaginable maintenant…

Si nous parlions de K.A.N.A.P.S. C’est un disque anniversaire mais aussi un hommage à Jean-François Canape (et à Maurice André).

Patrick Fabert : K.A.N.A.P.S., le 7ème album d’EuTéPé, est un double album consacré exclusivement à des pièces écrites par des musiciens du jazz moderne et des musiques Improvisées à l’intention d’EuTéPé, avec également de nombreux invités prestigieux faisant partie du top niveau du jazz actuel. La réalisation de cet album correspond à notre 35ème anniversaire et le contenu musical est assez représentatif d’une part importante de nos activités de création de ces 30 dernières années. C’est le premier album de "jazz" d’EuTéPé mais nous avons encore assez de répertoire original pour plusieurs autres albums de jazz et nous allons tout faire pour les réaliser prochainement.

Nous avons vécu plusieurs aventures musicales et humaines vraiment fantastiques avec le trompettiste de jazz français Jean-François Canape, décédé en 2012, et c’est pourquoi nous avons tenu à lui dédier cet album. Jean-François qui avait participé intensivement à l’aventure du jazz moderne pendant une quarantaine d’années, complice privilégié de nombreux musiciens de premier plan, n’avait enregistré qu’un seul album sous son nom K.O.N.P.S, en trio avec le batteur Jacques Mahieux et le tubiste Michel Godard. Le titre K.A.N.A.P.S. est donc une double référence à K.O.N.P.S. et à CANAPE.

Dans l’album, il y a trois pièces qui ont un rapport direct avec Jean-François : "K.A.N.A.P.S." la pièce éponyme, hommage direct commandé à Claude Barthélémy pour l’album, qui est un long solo de guitare électrique joué par le compositeur et accompagné par EuTéPé ; "Canicule Nordique", pour trompette solo et quintette de trompettes, composition que nous avions commandée également à Claude Barthélémy pour Jean-François dans le rôle du soliste, que nous avons créée avec lui en 1995, dans le cadre d’un concert du collectif Zhivaro et que nous avions rejouée plusieurs fois en concert avec Jean-François.

Pour le présent album, nous avons fait naturellement appel à Médéric Collignon, avec qui nous avions déjà joué cette pièce en concert également, pour reprendre le rôle du soliste, et je dois dire qu’il nous a particulièrement gâtés. Enfin, il y a pour clore l’album "Funerals" de la pianiste Sophia Domancich, une sorte de bonus, car c’est la seule pièce qui n’a pas vraiment été composée à l’intention d’EuTéPé. Dans le courant des années 90, Sophia avait créé un quartet atypique, sans batterie, avec deux trompettistes Jean-François et moi-même, et Paul Rogers à la contrebasse ; Funerals faisait partie du répertoire de ce quartet et j’ai eu envie de le mettre dans l’album en ultime hommage à Jean-François… Enfin, en ce qui concerne Maurice André, ce n’est pas vraiment un hommage, mais plutôt un clin d’œil respectueux avec une petite fanfare composée par Médéric Collignon et qui a pour titre "Entrez Maurice !".

Vous avez fait appel à de nombreux compositeurs et invités du monde du jazz et des musiques improvisées…

Patrick Fabert : Quand nous avons créé l’Ensemble en 1981, nous avons vite réalisé l’affligeante pauvreté du répertoire pour Ensemble de Trompettes. Il y avait donc tout à faire, et c’est devenu naturellement pour nous une mission de créer un véritable répertoire de concert. Comme je l’ai dit plus haut, nous avons sollicité beaucoup de musiciens de jazz qui ont toujours répondu présents et cela a donné un répertoire vraiment passionnant, varié, chaque compositeur ayant son univers musical, et au fil des ans nous nous sommes retrouvés avec un répertoire immense écrit par ces musiciens de jazz. Il devenait urgent d’enregistrer une partie de ce répertoire.

C’est vraiment le sens de K.A.N.A.P.S. L’essentiel des pièces de l’album ont été écrites au cours de ces trente dernières années, la plus ancienne ayant été créée en 1986 et il y a aussi quelques compositions qui ont été réalisées pour l’album. Quant aux invités, la plupart de ces pièces sont dans des formations orchestrales diverses qui nécessitent justement un certain nombre d’invités : pianistes, guitariste, batteur, bassistes, tuba, sax baryton et cinq autres trompettistes pour interpréter la grande pièce pour double quintette de trompettes de Geoffroy Tamisier.

Vous dépassez largement le cadre de la trompette.

Patrick Fabert : Nous n’avons jamais cherché à faire des albums de trompette pour trompettistes. Le contenu musical a toujours été notre priorité. Il n’aurait pas été possible de faire un album de jazz sans ces invités. Et comme vous avez pu l’entendre, les invités ne sont pas là uniquement pour nous mettre en valeur ou nous donner la réplique. Quand Sophia Domancich fait un chorus de piano dans la pièce de Jean-Marie Machado, par exemple, on n’est plus du tout dans un disque d’ensemble de trompettes et de même pour le solo de contrebasse de François Méchali dans sa pièce, ou bien le solo de batterie de Thierry Bonneaux, le solo de tuba de François Thuillier et beaucoup d’autres interventions tout au long de l’album. A ce niveau-là, K.A.N.A.P.S. est une grande réussite par rapport à notre envie originelle de créer un vrai répertoire de concert (tous styles confondus) pour Ensemble de Trompettes, sans se fixer aucune limite sur le contenu musical ou bien l’orchestration.

L’essentiel des pièces de l’Album ont été créées lors de ces trente dernières années pourtant le disque sonne de manière tout à fait cohérente, il est même difficile de dater les pièces les unes par rapport aux autres.

Patrick Fabert : Cette remarque me fait très plaisir, car ce fut un véritable casse-tête de réaliser ce programme, de faire le choix des pièces (comme je l’ai déjà dit, nous avons encore de nombreuses autres pièces qui auraient pu figurer dans cet album). Une fois les choix faits, il a aussi fallu imaginer l’ordre dans lequel on allait enchaîner ces pièces. Si vous y trouvez une cohérence, cela veut dire que l’on ne s’est pas trop trompé dans ces choix et ces enchaînements. Mais je pense qu’il y a aussi quelques autres raisons. C’est malgré tout un disque d’EuTéPé et je pense que cela crée un premier lien entre toutes ces pièces, parce que malgré tout le son de l’Ensemble de Trompettes est au centre de chacune d’entre elles.

D’autre part, c’est la magie du jazz, il y la musique écrite puis il y a ce que l’on en fait : ce n’est pas du bronze. Tous les solistes qui interviennent dans l’album sont des acteurs du jazz actuel, ils apportent donc une couleur actuelle à ces pièces et cela ajoute à mon avis une grande cohérence à l’album . Certaines de ces pièces n’auraient certainement pas sonné comme cela si on les avait enregistrées il y a 20 ou 30 ans, car tous ces musiciens ont continué à évoluer depuis…

Vous vous inscrivez dans une certaine contemporanéité, c’est une belle cartographie musicale.

Patrick Fabert : J’ai partiellement répondu à cette question précédemment, mais on peut ajouter que toutes les pièces sont quand même dans une couleur très actuelle, contemporaine. Aucun de ces compositeurs ne peut être classé dans ce que l’on appelle le jazz traditionnel, ce sont tous des musiciens qui ont participé et participent encore à l’évolution du jazz de ces trente dernières années. lls ont tous fait partie ou font encore partie de l’aventure d’une musique extrêmement créative sinon avant-gardiste pour certains.

On sent un véritable plaisir de jouer tous ensemble, entre amis…

Patrick Fabert : Je ne vois pas comment il pourrait en être autrement. Je pense très fortement que les musiciens qui ne prennent pas de plaisir à jouer la musique n’ont rien à faire dans ce métier. C’est un énorme privilège de faire ce métier et il faut le savourer pleinement à chaque instant. D’autre part, pour qu’un ensemble dure aussi longtemps, il faut que cela se passe entre amis.

A quoi ressembleront les prochaines aventures ?

Patrick Fabert : Nous avons beaucoup de projets, dont l’enregistrement de tout ce répertoire qui est encore dans nos tiroirs : dont une pièce avec orchestre symphonique de Claude Barthélémy, une avec orchestre à cordes de Jean-Marie Machado, une messe originale et méconnue du compositeur Henri Busser pour quintette de trompettes et chœur mixte, une transcription de l’Intégrale des Symphonies des Indes Galantes de Jean-Philippe Rameau pour quintette de trompettes, percussions et orgue, et beaucoup d’autres choses aussi originales…

Mais aussi essayer de donner des concerts avec le projet de double quintette de trompettes, "Doctor Cinco et Mister Five" dont on peut entendre quelques pièces dans l’album, ou bien avec La Forge (super quartet de jazz dont Eutépé est le soliste, avec Claude Barthélémy à la guitare, Jean-Luc Ponthieux à la basse et Thierry Bonneaux à la batterie, sur une musique de Claude Barthélémy, dont il y a trois pièces dans l’album), un projet de concert aussi avec le Tuba Horde de François Thuillier… Et beaucoup d’autres choses.

 

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