L'Institut du Monde Arabe propose un voyage numérique au coeur de quatre cités millénaires situées dans des pays du Moyen Orient ravagés par la guerre, l'insurrection civile et les destructions opérées par le groupe Etat Islamique.
Intitulée "Cités millénaires - Voyage virtuel de Palmyre à Mossoul", cette exposition numérique a été conçue sous le commissariat de Aurélie Clémente-Ruiz et Nala Aloudat, respectivement directrice du département des expositions et chargée de collections et d'exposition audit institut.
Elle a été réalisée avec la collaboration de la société Iconem spécialisée dans la numérisation et la reconstitution virtuelle en 3D des sites archéologiques selon un dispositif analogue à celui initié en 2016 pour le "Voyage au cœur des sites du patrimoine universel - De Bâmiyân à Palmyre" présenté par la Réunion des Musées Nationaux-Grand Palais et le Musée du Louvre. Cités millénaires : vestiges et ruines tridimensionnelles
Le choix s'est porté sur quatre villes qui portent l'héritage des civilisations perse, grecque, romaine et arabe. D'une part, deux cités édifiées autour de monuments historiques, considérés comme des trésors architecturaux et culturels, qui sont également lieux de vie.
Mossoul, l'ancienne Ninive, capitale de l'Empire assyrien, ville multiconfessionnelle et pluri-ethnique, sise en Irak, pays en guerre quasi-continue depuis 1980, qui a payé un lourd tribu aux djihadistes, et Alep, une des plus vieilles métropoles mondiales et capitale économique de la Syrie qui fut annexée par l'Empire ottoman et comportait de majestueux édifices.
D'autre part, deux sites archéologiques classés au patimoine mondial d l'Unesco, ceux de Palmyre et de Leptis Magna qui connaissent des sorts différents. En Syrie, les vestiges de Palmyre, surnommée la Perle du désert, foyer culturel du monde antique,ont grandement souffert tant des bombardements que des pillages.
Située en bord de Méditerranée en Libye, l'ancienne cité portuaire de Leptis Magna, "la Rome africaine" devenue ensuite une capitale provinciale de l'Empire byzantin, a été épargnée par les conflits armés mais l'avenir est incertain et l'attention est appelée sur d'autres problèmes, ceux liés à la préservation générale des sites.
L'installation immersive s'effectue grâce à des projections sur écrans monumentaux d'époustouflantes images
panoramiques, parfois avec des effets rase-motte prises par drones
Elle est complétée par de nombreux documents et images d’archives ainsi que des témoignages et avis tant d'archéologiques que d'habitants sur la problématique de la reconstruction et l'alternative entre laisser les monuments en l'état devenus des ruines historiques et les rebâtir à l'identique à la façon artificielle d'un parc d'attraction.
Dans des salles annexes sont diffusées des vidéos-focus sur certains lieux massacrés tels le célèbre mausolée de Nabi Younès à Mossoul ou le souk al-Zarb sis à Alep devenu un labyrinthe de décombres.
De plus, il est proposé au visiteur la possibilité d'immersions individuelle dans six monuments emblématiques par l'intermédiaire d'un casque de réalité virtuelle grâce au logiciels élaboré par l'éditeur de jeux vidéo Ubisoft.
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