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puce Ciné en bref - Le Grand bain - First Man - Girl - En liberté ! - Cold War - The House that Jack built - Le Jeu
  octobre 2018

LE GRAND BAIN
Réalisé par Gilles Lellouche. France. Comédie dramatique. 1h58 (Sortie le 24 octobre 2018). Avec Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Benoît Poelvoorde, Jean-Hugues Anglade, Virginie Efira, Leïla Bekhti, Marina Foïs et Philippe Katerine. .

Que j’aime me tromper, que j’aime avoir tort. Après le film à sketches, co-réalisé avec son acolyte Jean Dujardin, qui n’avait rien renversé malgré quelques passages drolatiques, Gilles Lellouche se jette à l’eau, seul cette fois-ci, pour livrer un film chorale quasi parfait.

Depuis le casting bluffant à la réalisation au cordeau - alors qu’il est très difficile de rendre à l’écran une discipline aussi exigeante que la natation synchronisée avec autant d’éclat - en passant par quelques références bien choisies au cinéma qu’il aime, Lellouche fait carton plein.

Une comédie française tout sauf franchouillarde où l’écriture de l’histoire comme de chacun des rôles permet d’atteindre les sommets. En particulier pour Leïla Bekthi, irrésistible en ancienne championne clouée dans un fauteuil roulant, furieusement méchante et colérique.

"Le Grand bain" est une oeuvre, et quelle oeuvre, qui parlent de ceux qui perdent, de ceux qui plongent et touchent le fond, qui pleurent et réconfortent les autres. Un film qui dit combien une médaille, même sans reconnaissance, peut sauver une vie et permettre de repartir de l’avant sans se noyer.

 

FIRST MAN
Réalisé par Damien Chazelle. Etats Unis. Drame/Biopic. 2h22 (Sortie le 17 octobre 2018). Avec Ryan Gosling, Claire Foy, Jason Clarke, Kyle Chandler, Corey Stoll, Ciarán Hinds, Patrick Fugit et Lukas Haas.

Je n’ai de cesse de vanter le talent magnétique de Ryan Gosling qui trouve ici l’emploi parfait d’un Neil Armstrong taiseux et sombre.

De même pour ce jeune réalisateur franco-américain Damien Chazelle qui nous avait enchantés de cette romance douce-amère qu’était "La La Land" et dont le titre raisonnait d’une ironie à côté de laquelle certains sont passés.

Quand les précédentes aventures spatiales portées à l’écran mettaient l’accent sur la technique, les espaces intersidéraux dans une débauche de moyens souvent grandiloquents, "First Man" s’attache bien davantage à dire l’intériorité du pionnier, en proie aux questionnements intimes tout autant qu’à son ambition de conquête, le tout derrière la belle symbolique du masque de spationaute.

L’adrénaline côtoie et combat ainsi le poison du deuil et de la peur, avec l’impossibilité d’exprimer ce qu’il porte en lui. La clé de compréhension du film, qui n’est pas sans évoquer le mysticisme claustrophobe de "2001, l’odyssée de l’espace", réside dans une ligne de texte de l’épouse d’Armstrong, au moment où celui-ci apprend qu’il est en lice pour devenir le premier homme à poser le pied sur la lune.

Chazelle colle au plus près de son personnage, ne le lâchant pas d’une semelle jusqu’à l’intérieur exiguë du cockpit, pour mieux nous faire ressentir le stress, l’angoisse et les tourments de celui qui s’apprêtait à entrer d’un petit pas dans l’Histoire de l’humanité.

Une pure merveille.

 

GIRL
Réalisé par Lukas Dhont. Belge. Drame. 1h45 (Sortie le 10 octobre 2018). Avec Victor Polster, Arieh Worthalter, Oliver Bodart, Tijmen Govaerts, Katelijne Damen, Valentijn Dhaenens, Magali Elali et Alice de Broqueville.

Autre merveille de justesse, de sensibilité, de profondeur, "Girl" de Lukas Dhont a logiquement valu à son principal interprète le prix Un Certain Regard à Cannes.

Troublant à quel point Victor Polster se fond dans son personnage féminin, rêvant de devenir pleinement femme et étoile de la danse. Avec une grâce et une intériorité confondantes aussi jeune, le comédien amène tout d’abord le spectateur comme son entourage vers une fausse piste.

Entourée, choyée, suivie par une équipe médicale remarquable, totalement acceptée dans son ressenti et son choix par son père, Lara doit cependant traverser une passerelle étroite comme une lame de rasoir et semblant durer toujours.

Alors le moindre grain de sable, un regard en biais, un jeu stupide plus motivé par la jalousie que le changement de sexe, et le fragile château construit patiemment, chaque carte après l’autre collée avec une tendresse et un amour infinis, s’écroule. Lara n’en montrera rien jusqu’à la redoutable issue.

Un film lumineux, didactique et sensible, qui vous émeut jusqu’au tréfonds. .

 

EN LIBERTE !
Réalisé par Pierre Salvadori. Francee. Comédie. 1h48 (Sortie le 31 octobre 2018). Avec Adèle Haenel, Pio Marmai, Damien Bonnard, Vincent Elbaz, Audrey Tautou, Jacky Toto et Hocine Choutri.

Pierre Salvadori est passé maître dans l’art de faire des films qui sont bien plus qu’ils ne le montrent en surface.

Déjà dans "Les apprentis " ou "De vrais mensonges", il s’attachait à dépeindre des personnages à la fois cocasses, attachants mais quelque peu à la dérive, mis au banc de leur propre existence.

Salvadori réitère avec "En liberté !" en entrechoquant des êtres chahutés par le doute et les malheurs de l’existence, incapables de voir que le bonheur est à portée de main, juste là sous leur nez.

Ainsi Pio Marmaï et Adèle Haenel se trouvent-ils embarqués dans une situation totalement loufoque, seul exutoire possible pour se convaincre enfin des amours qui non seulement les animent mais leur permettront de sortir enfin la tête hors de l’eau.

Point de misérabilisme, un humour à part chez les quatre principaux protagonistes d’une production jubilatoire aux accents presque britanniques. Pour se perdre et mieux se retrouver, pour se faire peur pour de faux et aimer vrai.

 

COLD WAR
Réalisé par Pawel Pawlikowski. Pologne/Grande Bretagne/France. Drame/Romance. 1h27 (Sortie le 24 octobre 2018). Avec Joanna Kulig, Tomasz Kot, Borys Szyc, Agata Kulesza, Cédric Kahn, Jeanne Balibar, Adam Woronowicz et Adam Ferency. .

Quelle image ! On retrouve avec délectation la photographie et le cadrage singuliers du réalisateur polonais Paweł Pawlikowski qui avait enthousiasmé les critiques et professionnels jusqu’à décrocher l’Oscar du meilleur film étranger avec "Ida".

Mais la force du film ne réside pas seulement en ses caractéristiques techniques. "Cold War", dont le titre porte en lui un double sens que vous découvrirez en le voyant, s’appuie sur la comédienne Joanna Kulig qui crève l’écran, quelque part entre Léa Seydoux et Marilyn Monroe, incarnant une jeune artiste passionnée, charnelle et jusque-boutiste.

Il s’appuie également sur l’art de l’ellipse qui raccourcit le propos pour mieux le densifier et démultiplier l’impact de ce que l’on comprendra à défaut d’avoir tout vu. L’amour à tout prix, quitte à se vendre, quitte à se perdre. Aucune importance puisqu’on s’aime pour les siècles des siècles.

Un peu plus d’émotion aurait fait de cette production un pur chef-d’œuvre.

 

THE HOUSE THAT JACK BUIlT
Réalisé par Lars Von Trierc. Danemark. Drame. 2h35 (Sortie le 17 octobre 2018). Avec Matt Dillon, Bruno Ganz, Uma Thurman, Siobhan Fallon Hogan, Sofie Gråbøl, Riley Keough, Jeremy Davies et Ed Speleers. .

Je voue une admiration pour le réalisateur Lars Von Trier, j’ai beaucoup plus de réserves sur l’homme. Cela m’amène à résumer son dernier opus d’un "bof" dont je ne suis pas coutumier. Eh bien là je dis "bof"´

"The House that Jack built" ne montre pas la puissance de feu du reste de son œuvre, malgré une virtuosité évidente. Le film tire en longueur et s’acère surtout un peu vain.

Matt Dillon est splendide mais Von Trier n’explore jusqu’au bout certaines pistes ultra prometteuses qu’on entrevoit dans le film. Et puis je n’aime jamais l’auto référence ni les tentatives d’auto réhabilitation.

Ne vous y trompez pas, l’ultra violence, la pathologie psychiatrique, les motivations troubles du personnage central... rien ne me dérange vraiment. Mais c’est souvent une erreur ou à tout le moins un piège que de vouloir parler de soi dans son œuvre de manière aussi frontale ou consciente.

En l’espèce ça sonne provoc et justification sans prise de hauteur ni de recul. L’humour - un peu présent dans le film, malgré tout - aurait sauvé l’affaire comme savent si bien le faire les frères Cohen, par exemple.

 

LE JEU
Réalisé par Fred Cavayé. France. Comédie dramatique. 1h30 (Sortie le 17 octobre 2018). Avec Bérénice Bejo, Suzanne Clément, Stéphane De Groodt, Vincent Elbaz, Grégory Gadebois, Dora Tillier, Roschdy Zem et e Fleur Fitoussi.

Je me méfiais de "Le Jeu" de Fred Cavayé, comédie au thème et à l’écriture un peu at/en/tendus. On s’étonnerait presque que l’idée n’ait germé plus tôt chez un producteur, de mettre en scène une bande de potes jouant un jeu dangereux de tout dire, tout avouer, tout montrer de ce qui se trame sur leur téléphone portable.

Problème : pour empêcher la vérité d’éclabousser, il faut mentir, tricher, prétexter, biaiser, pipeauter et c’est alors que le casting tout entier se met à sonner faux, pas très bien dirigé.

Une brève séquence autour d’un coming out forcé apporte une touche de vrai au film mais la pirouette finale un peu idiote, remet tout (et tous) à sa place et la morale est sauve.

 

Vents d'Orage

 

        
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