Tragi-comédie de Legom, mise en scène de David Le Rheun, avec Perrine Dauger et en alternance Laure Portier et Marjorie de Larquier). Une favela à la frontière mexicaine. A la recherche de cocaïne, une fille vient voir l'autre pour lui en demander. Elle la trouve en plein ménage. Sont-elles réellement amies ou s'accrochent-elles l'une à l'autre comme des bouées de sauvetage ?
"Les Filles du Trois et demi" est avant tout une pièce d'atmosphère. Celle-ci est étouffante, desespérée et les gesticulations de ces deux caractères antagonistes n'y changeront rien.
L'auteur mexicain Legom (Luis Gutiérrez Ortiz Monasterio) y dénonce une misère sociale accablante. Ici, les deux filles survivent comme elle peuvent dans un quotidien sans avenir.
Loin du contexte mexicain, il est parfois difficile pour le public français de percevoir et comprendre tous les enjeux de la pièce. Reste un huis-clos où la vulgarité et le désenchantement de l'une s'oppose à la naïveté et à la sournoiserie de la seconde qui tente de s'insinuer dans l'appartement.
Un beau face à face dirigé solidement sans verser dans la caricature par David Le Rheun.
Perrine Dauger y compose une poupée désenchantée particulièrement touchante qui peine à trimballer son existence en morceaux et ses rêves de décapotable. Aidée par Marjorie de Larquier parfaite en clown blanc, sa prestation éclaire une tranche de vie sombre et sans espoir.
L'écriture incisive de Legom donne à ces affreuses, sales et méchantes peu de choses pour se défendre. A côté d'un dancing dont en entend perpétuellement le son étouffé, la pièce dans une tension permanente finit hélas par doucement s'enliser.
A voir néanmoins pour cette ambiance pesante et la prestation vaillante de deux comédiennes investies. |