Tout d'abord pardon. Pardon à Alex Kapranos et aux trois autres membres de Franz Ferdinand…
J'ai passé l'année dernière à casser du sucre sur le dos de votre groupe. Je me faisais une joie indicible à fanfaronner à tout va le manque d'estime que j'avais envers votre groupe, à défendre bec et ongles ma position d'"anti- Franz Ferdinand".
Tout, pendant l'an un de votre règne ne faisait que confirmer mes positions : votre groupe, sorti de nulle part et affublé de ce sobriquet historique "bourgeois bohêmement » correct, qui se met à cartonner partout. Votre look de minets insipides sponsorisés par le maître es bon goût du moment, Heidi Slimane, Directeur artistique de Dior, l'engouement immodéré du poudré Karl Lagerfeld pour vos mélodies.
Bref pour moi vous n'étiez qu'un énième groupe fantoche propulsé hérauts du renouveau du rock, j'étais même à deux doigts d'envoyer une missive à mon label préféré, Domino pour lui demander des explications. Comment le label qui avait hébergé mes héros d'adolescence, Pavement, Sebadoh, Silver Jews, Hood et j'en passe des meilleurs avait pu intégrer de tels branquignols ?
Et puis un samedi d'octobre, au cours d'un passage peu convaincu chez mon disquaire briochin (de Saint Brieuc, Côtes d'Armor), je me suis trouvé bien penaud. Alors que je déambulais dans les rayons, un disque furieusement addictif, aux mélodies finaudes et à la qualité de composition classieuse se diffusait dans le magasin.
Alors que je m'apprêtais à écouter l'excellent album de The American Analogue Set, je me risque à demander au disquaire ce qui passait… "Le nouveau Franz Ferdinand", me lance-t-il… Inutile de vous dire que je me suis retrouvé comme deux ronds de flan…
J'ai donc appelé le boss illico afin de récupérer l'objet du délit, en l'occurrence le deuxième album de Franz Ferdinand, You Could Have It Much Better. Autant être clair d'emblée, Kapranos et son équipe passent fastoche la barre du réputé fatidique deuxième album…
Dès "The Fallen", on retrouve les écossais en grande forme. Certes, on reconnaît immédiatement l'esthétique sonore, mais c'est une particularité qui différencie souvent les bons groupes des autres. Le premier single du groupe, Do You Want To, carton annoncé, en témoigne. "Evil And Heathen" est un morceau endiablé, avec un riff limite rockabily irrésistible… Les rythmiques post punk sont encore à l'honneur, comme sur "Well That Was Easy"…
D'ailleurs, ça en devient énervant, tant les quatre écossais semblent à l'aise pour torcher d'impeccables chansons pop diablement fédératrices… Idem sur "I'm Your Villain", même si les quatre compères ressortent un peu les riffs du mondialement connu "Take Me Out".
Visiblement à l'aise dans tous les genres, les Franz taquine le disco avec brio sur le mal nommé Outsiders… Une incroyable démonstration de la versatilité du quatuor est encore une fois déballée à nos oreilles avec l'incroyable "Eleanor Put Your Boots On", en venant narguer ce bon vieux Paulo Mac Cartney dans son propre jardin…
Don't Believe the Hype… Ben parfois il faut…
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