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Interview  (Paris)  14 octobre 2005

Philippe Eretzian, comédien et metteur en scène, a assuré avec bonheur la mise en scène de "Toujours ensemble" interprété par Vanessa Defasque et Valérie Théodore.

Rencontre avec le troisième passionné de cette belle aventure.

Vous êtes metteur en scène mais aussi comédien?

Philippe Eretzian : Je suis Valentinois et j'ai commencé là-bas avec des compagnies amateurs en tant que comédien. Puis j'ai monté ma propre compagnie et nous avons monté divers spectacles dont Roberto Zucco. Puis après, j'ai travaillé à Lyon au Théâtre d' lris à Villeurbanne ou j'ai suivi des stages avec Christian Tapenard. Enfin, je suis arrivé à Paris où j'ai suivi des cours chez Alain De Bock et aussi Colette Louvois.

Comédien c'était une vocation?

Philippe Eretzian : Oui. Depuis l'enfance, je me sens comédien. Le désir de création est né certainement en même temps mais je sens davantage comédien que metteur en scène même si la mise en scène m'intéresse beaucoup. Comme comédien, j'ai joué dans beaucoup de classiques.

En regardant les spectacles dans lesquels vous êtes intervenu en tant que comédien ou metteur en scène, on constate qu'il ne s'agit pas de café-théâtre mais de textes plus classiques et graves.

Philippe Eretzian : J'aime que les textes apportent quelque chose au débat. J'ai monté Queneau, Ionesco parce que j'aime aussi le délire un peu absurde. Mais j'aime quand même la comédie.

Quand Vanessa Defasque vous a contacté pour la pièce "Toujours ensemble" en quoi son projet vous a intéressé?

Philippe Eretzian : J'ai d'abord été frappé par la très bonne énergie de comédiennes. Le texte, qui est beau, et le sujet historique m'ont beaucoup plu ainsi que son émotion et sa drôlerie. L'envie également de vivre une aventure. Il y avait aussi l'aspect réappropriation d'une correspondance pour la transmettre et faire partager un moment fort avec des rires et des armes mais aussi de la réflexion.

Vous fonctionnez souvent ainsi?

Philippe Eretzian : Oui, assez souvent.

Qu'avez-vous privilégié dans votre travail?

Philippe Eretzian : De dédramatiser pour aller le moins possible dans le pathos et d'insuffler du rythme dans la pièce afin d'éviter une lourdeur et une trop grande gravité. Car même si la situation était dramatique, les gens continuaient à vivre, à aimer, à rire à partager des moments intenses car l'homme dispose toujours de ressources. Quant à la direction d'acteur, j'ai essayé de les faire travailler dans le sens de la vérité et de la sincérité.

Avec le recul, comment jugez-vous votre travail?

Philippe Eretzian : Je vois mes erreurs donc je répare au fil des représentations. Mais je suis très content des comédiennes.

Pensez-vous que les périodes troublées de l'histoire constituent des bons révélateurs de l'âme humaine?

Philippe Eretzian : Oui parce que l'homme se trouve face à lui-même, à ses limites. De plus le contexte historique rajoute à la dramaturgie. Je suis très intéressé aussi par mai 86.

Quels sont vos projets personnels?

Philippe Eretzian : Je vais jouer l"Les fables de La Fontaine" au théâtre de Saint Maur en novembre. La semaine prochaine je vais jouer "Les aventures du roi Midas" en Picardie. Avec ma compagnie, nous menons un projet dans les établissements scolaires autour d'un texte écrit à partir d'une correspondance entre une jeune fille française et une jeune fille juive qui se cache en zone libre en France pendant l'occupation allemande pendant la dernière guerre. Cela s'appelle "Une adolescence pendant la guerre". Et je vais suivre bientôt un stage avec Guy Freix. Et avec ma compagnie j'ai également un projet à plus long terme sur Dostoievski.

Vous avez commencé il y a quelques années déjà. Que conseilleriez-vous aux jeunes comédiens comme Vanessa Defasque et Valérie Théodore?

Philippe Eretzian : Je leur conseillerai de continuer bien sûr. Il est clair qu'il ne faut pas chercher le confort. C'est un exercice de vie important pour le comédien. Et puis on vit aussi plein de moments de joie de bonheur. Et ça c'est un moteur.

Que pensez-vous de la situation du théâtre en France?

Philippe Eretzian : Nous sommes dans un pays où nous avons la chance de pouvoir avoir des subventions même s'il y a parfois des choix qui sont sans doute arbitraires ou subjectifs. Il faut aider l'originalité, la créativité, la prise de risques aussi.

Comédien, metteur en scène, directeur artistique de compagnie, vous reste-t-il du temps pour aller au théâtre?

Philippe Eretzian : J'essaie.

Quel spectacle avez-vous vu récemment avec bonheur?

Philippe Eretzian : "Toujours ensemble" (rires). Non, je plaisante. J'ai vu Richard III au Théâtre des Amandiers à Nanterre et j'ai trouvé cela original. Je suis assez bon public. Je cherche toujours le positif dans un spectacle. C'est rare qu je n'aime pas du tout. Un spectacle que j'avais beaucoup aimé : Le grande retour de Boris S de Serge Kribus au Théâtre de l'Oeuvre avec Robin Renucci et Michel Aumont.

Si vous disposiez aujourd'hui d'une carte blanche pour monter un spectacle, quel serait-il?

Philippe Eretzian : Mettre en scène "Tentative d'épuisement d'un vieux parisien" de Georges Pérec. C'est complètement fou comme projet. Pour un théâtre de mouvement entre le théâtre et le ballet. Aller dans le sens de ce que faisait Jacques Tati au cinéma avec au moins 15 comédiens. Mais il n'y a pas de dramaturgie. Ce serait de la création pure.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique du spectacle Toujours ensemble
Interview de Vanessa Defasque et Valérie Théodore

En savoir plus :

Le site officiel de la Compagnie Vanessa Defasque


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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

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"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
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"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

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"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
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Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
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"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

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"Mirror bay" de Catriona Ward
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