Parallel Universe Blues
(Slumberland Records) octobre 2018
Qu’est-ce qui fait qu’un disque sort du lot ? Qu’est-ce qui fait qu’un disque qui a priori sonne comme des centaines d’autres sort réellement du lot ? Pourquoi ce sixième disque de Papercuts accroche si bien l’oreille alors que sur le papier, il ressemble à tant d’autres : Beach House, Beach Fossils, Spacemen 3 ou le Velvet Underground ("Mattress on the Floor", "Clean Living"), Veronica Falls ou The Jesus and Mary Chain ("How To Quit Smoking", "Kathleen Says") ?
A la base rien de nouveau. Un mélange de dream pop, de shoegaze, de Paisley Underground et d’indie pop. Un son reconnaissable entre mille à la fois totalement intemporel mais absolument contemporain, de la réverbération et du fuzz, des structures en spirales vacillantes renforcées par des murs stridents, des voix saturées un brin de nostalgie, des mélodies fortes et justes, ce qu’il faut de rétro pour rendre ce disque hors du temps et une voix qui touche à la fois proche et mystérieuse.
Rien de nouveau donc mais pourtant cela fonctionne. Les chansons sont obsédantes et accrocheuses, il y a une polarisation sur le grain sonore de la guitare et sur les inflexions vocales. Le disque qui reste fort sans jamais s’étioler. Avec Jason Quever, on retrouve toutes les facettes diamantaires d’un véritable artisan de la chose pop : le choix des sonorités, de vraies qualités d’écriture et une réalisation impeccable (mais il a de la bouteille, il a produit Beach House, Luna, Casiotone for the Painfully Alone ou encore Cass McCombs. Surtout Il y a cette alchimie, ce petit miracle de la musique pop qui fait que tout se met en place et que cela fonctionne parfaitement.
De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.