Comédie dramatique écrite et mise en scène par Aurélien Boyer, avec Odile Blanchet, Aurélien Boyer, Rémi Basghini, Alexis Driollet, Martine Liochon, Rémi Mazuel, Isis Montanier, Alain Peron et Johanne Ricard. Pour son coup d'envoi, la jeune Compagnie Achnamara propose avec "Le Veau d'Or" une réussie comédie satirique en forme de fable moderne, premier opus écrit et mis en scène par Aurélien Boyer sur le thème de l'argent.
Celui-ci s'inspire judicieusement du totem biblique symbole de l'idolâtrie religieuse devenu celui, plus prosaïque, de la nouvelle religion planétaire qu'est la mondialisation associant la puissance de l'argent et la soif de pouvoir. Et, sur les thèmes du monothéisme capitalistico-libéral vs le messianisme du prolétariat et de la concussion des politiciens, il procède au jubilatoire télescopage d'un symbolisme sectaire à la "Eye Wide Shut" et du réalisme social avec un prototype de héros libéral à la manière du Gorge Mastromas de Dennis Kelly.
A peine devenu milliardaire, grâce à son ami Simon (Aurélien Boyer) avocat fiscaliste spécialiste de l'optimisation fiscale et une secrétaire fanatiquement dévouée (Johanne Ricard), un jeune chef d'entreprise aux dents longues (Alexis Driollet) qui n'hésite pas à financer l'ambitieux maire prénommé Nicolas (Rémi Mazuel), est contacté par le prophète des temps modernes.
A savoir un économiste-gourou (Alain Peron) qui lui propose d'intégrer, sous certaines conditions, la très secrète société des ultra-riches au rang desquels figurent le dynamique Bill G. (Rémi Basghini) et la rombière conservatrice Liliane B. (Martine Liochon).
Cèdera-t-il à la tentation malgré les réticences de son épouse (Odile Blanchet), le revirement éthique de son ami et la confrontation au principe de réalité personnifié (Isis Montanier) ?
Aurélien Boyer ménage le suspense dans cet édifiant et roboratif divertissement à la charge à peine caricaturale tant la réalité dépasse la fiction et dirige allègrement une troupe de comédiens épatants parfaitement distribués en termes d'emploi. L'affaire rondement menée, les dialogues efficaces et les personnages bien campés emportent donc naturellement l'adhésion du public.
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