Si j’ai choisi d’écrire sur le premier disque d’un groupe dont j’ignore tout, c’est que je m’en suis tenu, simplement, au fait qu’il soit édité par un label (Undergog Records) auquel je suis attentif tant ses choix éclectiques sont pertinents. Ici même, il fut question du premier album d’Otis Stacks.
La musique proposée par Dowdelin ne s’enferme que difficilement dans la description par genre tant elle est syncrétique ; nous pourrions tenter ainsi : une sorte de fusion entre percussions traditionnelles de la Caraïbe, musique urbaine (hip-hop), percussions électroniques, soul, le tout avec des cuivres aux teintes harmoniques jazzy. Et tout cela est porté, physiquement, par un chant en créole intense vif et incarné.
Les morceaux se construisent autour du chant, des percussions, de sons électroniques, de basse souvent puissante.
Au sein d’un même morceau des sons électro plutôt pointus se mêlent à un électro pouet pouet (emblématique, "Vis la vie", "Mwen Vlé", "Carnaval Odyssey").
Nous parlions de syncrétisme, voyons : parfois l’influence d’ESG (la percussion sèche sur "Elephant Roses") est criante, parfois c’est soul jazz ("Ka Fwo bit"), à d’autres moments la soul est moite et sur "Carnaval Odyssey", c’est presque de la samba, etc.
La liberté d’écriture est indéniable. Bref, la musique de Downdelin plonge dans la tradition (percussions caribéennes) et dans la modernité, qui mêle analogique et électronique pour proposer une musique hybride qui saisit malgré tout par sa cohérence, une musique qui va de l’avant. L’Afro soul de demain, avec un temps d’avance. Downdelin propose une direction pour l’Afro soul du futur. La suivra qui voudra.
# 13 octobre 2024 : Sur un malentendu ca peut marcher
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