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Haha Sound  (Wrap / PIAS)  janvier 2004

La chronique de disque n’est pas un exercice difficile mais comme il n’y a pas vraiment de règle convaincante on essaye de traduire une impression ou de défendre un projet par des procédés toujours plus ou moins expérimentaux dont on ne mesure pas vraiment l’intérêt.

On se persuade alors de l’évidence la difficulté à traduire une œuvre musicale par des mots, en effet si on se refuse à parler du coté technique (soit parce que l’on se persuade que cette analyse d’entomologiste n’a aucun intérêt, ou parce qu’on n’y connaît rien du tout) on peut au plus parler des effets de la musique sur nous, donc c’est subjectif tout ça, au final on n’a aucune idée si cela va donner une idée valable au lecteur potentiel auditeur alors que c’est aussi un peu pour lui qu’on fait quelques efforts.

On retrouve principalement dans les zines le recours à la comparaison comme un quasi passage obligé. Parfois agaçant on peut y voir plusieurs intérêts évidents presque convaincants. D’autre part c’est un recours pratique sans avoir à se creuser trop la tête - cela ressemble à untel à l’oreille enfin vaguement comme ça sans forcément bien savoir pourquoi - et d’autre on peut alors essayer de rallier l’expérience musicale à un ensemble de groupes déjà existants et quand il y en a un certain nombre (disons au moins deux) on peut mettre une étiquette dessus ce qui est tout de même beaucoup plus confortable.

Au sujet de Broadcast il sera facile d’éviter cette tentation, s’il y a en effet bien quelques groupes qui leur ressemblent vaguement, ils font partie d’une niche si étroite que de toutes façons tout ceux qui en connaissent un connaissent les autres, d’où la futilité de s’épauler d’un d’eux pour décrire les autres : ce serait aussi opaque que la phrase que je viens de taper. Pour illustrer, si on écrivait une chronique raisonnable on dirait en gros, sinon en mieux : "Le collectif de Birmingham Broadcast vient de sortir son troisième album Haha Sound renouvelant avec succès le space-rock de leurs comparses Pram et Stereolab." Inévitablement c’est le bide.

On retrouve bien la difficulté à présenter ce groupe aux néophytes via les termes évasifs utilisés sur l’autocollant promotionnel qui accompagne le disque (très en vogue chez Pias, dans la lignée du très prescripteur "lu et approuvé" des années Inrocks) : "Ambiance sixties décalées, BO de films noirs et comptines naïves aux accents acidulés par le plus pop des groupes Warp." .

On note juste le petit label Warp glissé pour tenter les électroniciens et ce côté "pop" et "décalé" qui peut tenter à peu près n’importe qui, tout cela sous-estime radicalement l’originalité de l’univers de ce groupe. On va "essayer" d’aller un peu plus loin, hop!

Déjà pour ferrer l’auditeur il faut préciser que Broadcast est un groupe culte, certes ça ne veut pas dire grand chose mais ceci permet d’insister sur le fait qu’il faut le tirer de la masse des disques qui nous submergent, qu’en gros qui ne connaît pas Broadcast manque quelque chose.

En même temps le prosélytisme de bon ton ne convainc pas nécessairement, et puis après tout on n’est bien content jusqu’à présent de n’être pas (trop) nombreux à être amoureux de tous les disques (EPs et LPs) de ce groupe. D’ailleurs inutile de revenir sur leur discographie, tout est indispensable (EPs et LPs) et même, si on veut être tatillon, il n’y de toute façon qu’un seul véritable album The noise made by people (2000) le reste étant EP ou compilation d’EP.

Bon ceci dit on en sait toujours peu sur cet album je propose donc de commencer sans attendre cette chronique.

D’abord l’objet lui même est tout assez recherché et garde vaguement la même charte graphique via l’utilisation des caractères d’imprimerie comme décors, il n’en reste pas moins que la pochette est relativement hideuse et rompt avec la classe des précédentes illustrations.

La déception est vite oubliée quand on retrouve toujours cette voix claire, pure et très franchement inclassable qui fait la grâce du groupe. Les titres sont dans l’ensemble plus pop qu’auparavant, les textes coulent encore d’eux même dans une ambiance mystérieuse et onirique qui peuple ces rêveries musicales ("Captured under hypnosis / Faster and faster images / Can a meaning be obtained / Or this mistery explained" dans "Pendulum").

Quand on parle de coté pop, c’est d’avantage pour une atmosphère sucrée et douce que pas le rythme qui reste dans l’ensemble lent et lancinant (sauf "Pendulum"), les instrumentations électroniques sont cotonneuses ou mélodiques et toujours parfaitement léchées, rien qui ne dépasse ou ne gène la rotation sans friction de cette boîte à musique. Ce mouvement de pendule prend forme dans les rimes de Little bell, comptine tout droit sortit de la théière du chapelier fou.

On retrouve encore quelques titres instrumentaux comme "Black Umbrellas" un peu raté loin des réjouissances du Extended Play Two (2000) mais un "Distorsion" quant à lui excellent et dans un style proto-jazz inédit chez Broadcast, jamais dans le coup mais toujours moderne.

Certains titres sont vraiment magnifiques et toujours variés comme l’invitation au voyage de "Ominous Cloud" qui nous rappelle le rêve de leur dernière tournée en 2000 (en concert ce mois ci au fait, à ne pas rater…) et propose un pendant béat aux disques plus dépressifs de cette rentrée (ASMZ en tête) qui devrait ravir ceux qui ont gardé, même bien cachée, leur capacité d’émerveillement.

On regrette juste par honnêteté quelques passages à vide comme ce "Oh How I miss you" heureusement très court, où le groupe se prend pour un Stereolab sous prozac, qu’on ne rencontrait pas au détour des précédents disque de ce groupe en orbite dans une lointaine galaxie.

Haha Sound est un disque de rêve.

 

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"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
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"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
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"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
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