L’instrument doit-il dans sa facture participer à la recherche de vérité dans l’interprétation : soit être le plus fidèle possible aux volontés, aux idées du compositeur ? Cette idée née en grande partie avec Nikolaus Harnoncourt en même temps qu’avec la redécouverte du répertoire de l’époque baroque marque une véritable évolution dans la signification de l’instrument et dans un travail de recherche : dans la facture instrumentale, dans les modes de jeu, dans les timbres. Cette quête de vérité ne doit-elle pas s’accompagner d’une même recherche dans l’exécution et la technique instrumentale ?
C’est dans une voie intermédiaire que se situe ce disque. L’ensemble Les métamorphoses joue sur des instruments modernes mais utilisent des instruments anciens comme des flûtes traversières en bois ou des cors naturels. De plus, Julien Libeer joue sur un piano à cordes parallèles de Chris Maene offrant un combiné entre technique et volume sonore du piano moderne et la palette harmonique et de timbres d’un pianoforte. Cette assimilation, union entre modernité et recherche d’une esthétique ancienne ne se trouve pas que dans le choix de la facture instrumentale. On la retrouve également dans le programme de ce disque qui mêle Haydn (Symphonie n°49), Mozart (Concerto pour piano n°27) et Lipatti (Concertino pour piano en style classique) comme point de jonction et d’articulation.
Entre la solennité et la force expressive (sturm und drang) de la symphonie d’Haydn (à la structure lent / vif / menuet / vif dite d’église) et le concerto de Mozart empreint d’une lumière intérieure où plane une certaine mélancolie, d’une "lumineuse sagesse et sérénité" qui définira esthétiquement la dernière année de sa vie se trouve l’accord néo-classicisme plein d’esprit du génial pianiste Dinu Lipatti du concertino pour piano, œuvre de jeunesse qui laisse imaginer ce que le musicien roumain aurait pu composer s’il avait vécu plus longtemps (il est mort en 1950 à 33 ans des suites de sa maladie de Hodgkin).
La profondeur sonore, l’éclat des couleurs et des timbres, l’intensité n’a d’égal que la virtuosité des musiciens et du jeu sans fioritures de Julien Libeer. A écouter donc !
Avec la mort de Lynch, c'est un pan entier de la pop culture qui disparait, comme ça, sans crier gare. Il reste de toute façon sa discographie qui n'a pas attendu sa mort pour être essentielle. Pour le reste, voici le sommaire. Retrouvez-nous aussi sur nos réseaux sociaux !