Attention ! Vrai gros coup de coeur !
Il faut avoir passé toutes ses classes de musique pour entrer dans ces sanctuaires-là. Il faut la volonté de s'initier, cela passe par casser ses codes, casser ses partis pris, plus de repères, avancer avec humilité dans la volonté propre du bruit blanc, le laisser dérouler, attentif à la trajectoire qui se dessine.
Ici, vous êtes hors danger, dans l’œil du cyclone. Tout autour de vous semble naître comme une ferraille qui se tord et gémit en lançant sa plainte au ciel. Elle se déplace sous une bourrasque continue, entraînant une armée de grues libérées de leur pesanteur. Avec elle, le bruit blanc est Majesté. Il suit sa course, sa poussée aléatoire jusqu’à la mort, et la neige tombe sur l'immense courbe du drone, entraînant ses fréquences jusqu’au bout de son énergie. Au loin, mais ils se rapprochent subrepticement, des masques silencieux l'observent dans sa lumière blanche, timides et respectueux. Derrière leur anonymat, ils se reconnaissent, ils savent qu'ils sont venus pour Les Rivages Barbelés, des rivages pour se faire écorcher l'âme et la mettre à nu.
Ici, c'est le royaume du "jamais atteint", de la rive trop lointaine, des fantômes pénétrants. Ici, c'est la musique d'Intatextures. Les masques se sont rassemblés, en station assise, ils s'observent une dernière fois et deviennent fantômes à leur tour, les rives s'éloignent, plus personne ne songe au retour. Ils sont devant la cathédrale de sons, dans une autre dimension, ils saisissent les fréquences hertz, les octaves, les empreintes acoustiques, les graves, les mediums et les aigus, ils savent que cette musique est à leur portée, qu'ils devront revenir souvent, car là est leur nouvelle famille spectrale. Je le sais, j’en reviens, et j’y retournerai. Souvent.
|