Miossec reprend au mois de mars sa tournée avec son dernier disque Les Rescapés, sorti en septembre dernier. Il s’agit de son onzième album studio dans lequel il revient à un son plus minimaliste que le précédent très orchestré.
Le titre d’ouverture est probablement l’un des titres les plus réussis depuis longtemps ("Nous sommes"). Mais, ce qui fait peut-être la spécificité de ce nouvel album, c’est la très délicate petite touche "groovie" qui est apportée à plusieurs titres ("Les Infidèles" notamment). Vous l’aurez compris, il s’agit d’un très bon cru.
Froggy’s delight est parti à la rencontre de cet artiste généreux, sincère et bienveillant.
Votre dernier album intitulé Les Rescapés a une orchestration différente du précédent sorti en 2016. Pourquoi ce choix musical ?
Christophe Miossec : J’avais voulu faire un disque avec accordéon et violon et c’était donc le projet de mon précédent disque Mammifères. En revanche, immédiatement après cela, je n’ai pas réfléchi, je voulais de suite faire un disque en utilisant les seuls instruments qui sont en ma possession, un vieux synthé qui était au garage par exemple. Cela donne un album très personnel un peu dans un style rock alternatif.
Vous chantez dans le titre en ouverture de l’album "nous sommes les rescapés". Vous estimez être un rescapé et dans l’affirmative de quoi ?
Christophe Miossec : On est tous des rescapés. C’est un mot qui nous questionne. L’idée première est que chacun a sa tragédie et plus on avance en âge, plus on en accumule donc après 50 ans, on imagine… Cela étant, il peut aussi prendre un sens différent selon les époques.
Dans le titre "La Mer", vous chantez sur les dangers de celle-ci. Est-ce qu’on peut y voir un message politique sur les migrants qui tentent de passer par la méditerranée ?
Christophe Miossec : Oh non. C’est une chanson sur mon grand-père. Il est mort à la guerre au large de l’Egypte. Le bateau a été torpillé en méditerranée. Il ne savait pas nager. Mais, finalement le sens d’une chanson peut être absorbé par l’auditeur et donc chacun peut lui donner un sens différent. Sur le message politique, c’est certain qu’on vit une drôle d’époque.
Vous avez changé de maison de disque passant de votre label historique PIAS à Columbia qui est une plus grosse boutique. Est-ce que cela change la façon de travailler ? Est-ce que vous avez une pression supplémentaire ?
Christophe Miossec : Au contraire. Le succès du disque est peut-être moins important chez Columbia. On a eu une très grande liberté dans la réalisation du disque. Chez PIAS, on cherchait plus à trouver un single.
Vous sortez en général un album tous les deux ans. Pour suivre un tel rythme, vous vous obligez à organiser votre écriture ?
Christophe Miossec : Non. Je n’ai pas vraiment de discipline de travail. L’écrivain va s’astreindre à écrire tous les jours. Mon écriture, elle se fait par fulgurance. Si l’écriture d’une chanson prend du temps, c’est qu’elle n’est pas bonne en fait. Non, ce n’est pas chronophage et, c’est même plutôt un bon moment l’écriture.
Vous êtes de nouveau en tournée au mois de mars pour présenter votre nouvel album. Est-ce que vous appréhendez la scène ? Est-ce ce que vous y prenez du plaisir ?
Christophe Miossec : C’est un rendez-vous qui est indispensable pour moi et c’est un vrai plaisir. Je suis donc impatient de monter sur scène. Je ressens même un véritable manque quand je n’en fais pas. On ressent une telle émotion d’être ainsi face au public.
Concernant la scène, dans le titre "On meurt" de votre dernier album, vous chantez "on vit pour faire danser toute une salle entière". Est-ce votre objectif : faire danser à un concert de Miossec ?
Christophe Miossec : Et bien lors de cette tournée, c’est marrant, on a vu des gens bouger et quand le corps parle, c’est chouette. C’est un vieux fantasme partagé par pas mal d’artistes de faire danser les gens. En même temps, mes concerts sont encore loin d’être une party (rires).
Vous étiez présent et même nommé aux dernières Victoires de la Musique. Est-ce qu’il y a de jeunes artistes que vous écoutez ?
Christophe Miossec : Ça bombarde dur en ce moment. J’aime beaucoup PNL. Je les écoute en lisant les textes en même temps. Il y a un vocabulaire de dingue. Je sais que pour les gens, cela ne correspond pas à ma musique mais je suis tombé dans le rap depuis très longtemps. J’écoutais Afrika Bambaataa ou Grandmaster Flash. J’ai même été très House à une période. Au final, quand j’ai sorti en 1995 un album avec de la guitare acoustique, c’était une façon d’être un peu rebelle.
C’est marrant car sur ce dernier album, j’ai eu pas mal d’articles dans la presse écrite. En revanche, j’en ai beaucoup moins sur le web. Ça me rappelle que j’ai 54 ans (rires).
Miossec sera en tournée au mois de mars notamment à Nancy le 8 mars, Angers le 14 mars, Brest le 16 mars, Lille le 22 mars, Hérouville-Saint-Clair au BBC le 28 mars (on y sera !), Rouen le 29 mars, Montpellier le 10 avril.
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