Après "Gustav Klimt" qui inaugurait en 2018 l'ouverture dans les locaux d'une ancienne fonderie parisienne de l'Atelier des Lumières dédié à la création visuelle et musicale, Culturespaces propose une immersion dans l'oeuve de Van Gogh sous le titre "Van Gogh - La Nuit étoilée".
Sa réalisation technique, selon le procédé AMIEX® (Art & Music Immersive Experience), est de nouveau confiée au trio gagnant Gianfranco Iannuzzi, pour la conception et la direction artistique du projet, Renato Gatto, enseignant de théâtre et assistant metteur en scène, et Massimiliano Siccardi, vidéaste et artiste multi média.
Et, tels les fameux mousquetaires, ils oeuvrent en quatuor avec le pianiste et compositeur Luca Longobardi en charge de la bande-son. Une illustration musicale éclectique, et néanmoins judicieuse, des "Quatre saisons" de Vivaldi au célèbre générique instrumental de Miles Davis pour le film "Ascenseur pour l'échafaud" de Louis Malle en passant par Lully et Janis Joplin ainsi que des créations originales. Van Gogh sur le chemin de la lumière
Les oeuvres de Van Gogh explorées et magnifiées par la projection monumentale, et les techniques d'animation du gros plan au morphing qui mettent la toile en mouvement, emportent le spectateur dans le tourbillon coloré d'un hymne à la vie simple des humbles immortalisé par un artiste sensible aux beautés d'une nature immanente. Après un préambule consacré à la palette chromatique du peintre et à sa touche épaisse en grands coups de brosse et scandée par des autoportraits au regard halluciné, la monstration se développe de manière thématique jusqu'au terme d'une production prolifique qui s'achève de manière prémonitoire sur un champ de blé vibrant de vie survolés d'oiseaux noirs de mauvaise augure ("Champ de blés aux corbeaux").
Ce choix s'avère en résonance avec le parcours du peintre qui, de sa Hollande natale à la Provence en passant par Paris, des pâles lueurs du Nord à la lumière aveuglante du Sud, transforme sa vision du monde et sa palette terne en privilégiant les couleurs pures et la saturation chromatique.
La Provence c'est le mariage du soleil et de la mer, du jaune et du bleu, couleurs complémentaires, le jaune des champs de blé, et le bleu du ciel et de la mer sur laquelle s'aventure les barques des pêcheurs des Saintes-Maries-de-la-Mer.
Et le vert, mélange du bleu et du jaune, le vert des cyprès et des oliviers traits d'union entre le ciel, qui peut devenir incandescent, et la terre. Si ce voyage au coeur de l'oeuvre fait la part belle aux natures mortes, notamment fleurs en pied et bouquets, dont les emblématiques iris et tournesols connues du grand public tant elles font l'objet de reproductions, avec un festival floral, à l'instar de son intitulé, il met en exergue les effets de nuit qui ressort à la quête, une quête sans doute mystique mais également chromatique.
Ainsi écrivait-il : "il me semble que la nuit est encore plus richement colorée que le jour" et "Mais quand donc ferai-je le Ciel étoilé, ce tableau qui, toujours, me préoccupe". Ainsi naîtront
"La terrasse d'un café sur la place du forum à Arles", "La nuit étoilée sur le Rhône" et "La Nuit étoilée".
A ne pas rater, la citerne centrale transformée en médiathèque par un dispositif didactique avec la projection assortie de commentaires d'une cinquantaine des toiles majeures de Van Gogh. Et, en complément un programme court "Japon rêvé - Images du monde flottant" - consacré à l'estampe japonaise qui a influencé la production picturale de son temps.
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