A l'occasion de la sortie de Howl, les BRMC nous avaient accordé une interview où ils nous parlaient entre autres de leurs influences et du virage musical que constituait leur dernier album.
Cet opus, mélange de rock sudiste, gospel, country et folk marquait bel et bien une rupture avec le style sombre et noisy de leurs deux premiers opus et n'allait pas manquer de surprendre nombre de fans.
Quelques mois ont passé durant lesquels on a attendu avec impatience de voir sur scène comment allait pouvoir s'opérer l'alchimie entre ces deux facettes du groupe !
Car à l'écoute de l'album, il faut bien avouer que l'on se demandait s'ils n'avaient pas un peu perdu de Black et de Rebel pour juste garder du Motorcycle Club.
Et nous voilà aujourd'hui aux portes de L'Elysée Montmartre…
Alors que la salle n'affiche pas encore complet, les cinq membres de Saïbu investissent la scène.
Qu'il est dur de paraître original de nos jours ! Ainsi, faisant fi de toute retenue et voulant peut-être faire passer un message qui aura échappé au plus grand nombre d'entre nous, le clavier est masqué d'un élégant passe-montagne bleu ciel et d'un hochet lumineux.
Mais le but est sans doute atteint puisque finalement on en parle.
Groupe français, ils chantent évidemment en anglais et nous proposent du pop-rock qui ne s'aventure pas trop loin des sentiers battus.
Le clavier est là pour imprimer une petite mélodie gimmick au morceau et tente parfois la dissonance tandis que la guitare soutient la rythmique.
L'ensemble se tient et permet plaisamment d'attendre la suite.
La salle s'est enfin remplie, aucun blouson noir à l'horizon, mais un public assez hétérogène composé de fans de la première heure et de nouveaux, alléchés par l'album Howl.
Y'a t'il compatibilité ?
C'est Peter Hayes, chanteur guitariste qui ouvre le bal.
Un peu à la manière d'un Dylan, il s'avance avec sa guitare acoustique et son harmonica.
Sans discours inutile, il arme son bras, prend son souffle et entame "Complicated Situation" tiré du dernier album.
Suivent "Fault Line" et "Devils Waitin" qui voit l'arrivée des autres membres du groupe (plus un musicien additionnel). Nick Jago derrière ses fûts et Robert Turner à la basse, le groupe est au complet, les choses sérieuses vont pouvoir commencer!
Et c'est dans un déluge de lumière blanche qu'ils entament à trois guitares un "Shuffle your feet" au rythme enlevé. La batterie du pourtant bien frêle Nick se fait lourde et "It ain't easy" est l'occasion pour Peter de faire glisser le bottleneck fiévreusement sur le manche. Le bord du Mississipi n'est pas loin !!
Qu'il est bizarre de voir les BRMC jouer une musique si enjouée ! Le public accueille chaleureusement les titres mais reste timide. Il manque l'étincelle …
Puis le groupe se décide (enfin) à entamer leurs précédents disques et incise dans le vif avec "Love burns". La différence est flagrante, le rock est bel et bien de retour.
Le trio basique ainsi reformé, on assiste à une montée en puissance qui, en passant par "White Palms", atteint l'apogée sur "Whatever Happened To My Rock And Roll (punk song)". Le public en transe donne dans le mouvement chaotique et autre slams.
Paraît-il que c'est dans les vieux pots que l'on fait la meilleure soupe ! En tout cas il semble que ce soit l'avis du public qui n'attendait que ça pour exploser littéralement.
Mais puisque Howl est leur petit dernier, il leur faut bien alterner les titres et les albums. Les BRMC souffleront ainsi le chaud et le froid, enchaînant le rock sombre et déchaîné de leurs débuts ("US gouvernment", "Six Barrell Shotgun", tendance punk) et celui plus roots du présent ("Still suspicion", "Synpathic noose").
Après une heure de montagnes russes musicales, Robert se met au piano et Peter empoigne son trombone pour un final en douceur avec l'imparable ballade "Promise".
Le public réclame un rappel, mais le groupe se fait attendre. L'atmosphère devient électrique. Ils reviennent finalement pour dispenser "Spread Your Love", mélange de "On the road again" en version énervée et de glam.
Le concert se conclut comme il avait commencé, avec Peter Hayes, seul sur scène qui interprète "Open invitation", le morceau caché de l'album.
Penché sur son instrument (une sorte d'accordéon posé à terre) il geint avec une voix cassée sa complainte qui finit sur ces paroles qui résonnent dans la salle : " Don't you feel alone/I'll be standing with your sorrow/ Oh he's left me's gone away tomorow/And we maynever be here again/ We may never be here again”.
SetList : Complicated Situation / Fault Line / Devils waitin / Shuffle your Feet / Ain't no easy way / Love bur ns / White palms / Punk song / Howl / As sure as the sun / Weight of the world / u.s gouvernment (alt) / Six barrell shotgun / Still Suspicion / /Sympathic noose / Promise / Spread your Love / Stop / Gospel / The Line / Heart and soul / Open invitation
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