Après une excellente première démo Les premiers seront les derniers sortie durant l'été dernier et une tournée permanente dans de nombreux bars de l'ille et vilaine (et d'ailleurs), Monsieur Roux sort enfin son premier véritable album.
Si la démo pouvait souffrir de quelques défauts de jeunesse et d'un son plutôt brut, ce joli cd d'une soixantaine de minutes montre à quel point le trio a su évoluer et reflète bien toutes les facettes du groupe : entre gravité et humour, entre rock festif et chanson acoustique, Monsieur Roux est bien parti pour remporter un franc succès parmi les amateurs de chanson française acide et souvent réaliste.
Les thèmes des chansons sont variés mais tournent souvent autour de portraits de perdants magnifiques : le cocu de "Ta femme", l'adolescent rebelle de "Petit Rasta", le clochard du "Clodo" et bien d'autres histoires douces amères.
Monsieur Roux prend le contre pied des thêmes habituels et renverse le politiquement correct : il critique les rebelles de canapé, fustige les religions au profit de l'epicurisme dans l'excellente "Les papiers sacrés", décrit avec finesse les "Hommes ordinaires" et offre même une amusante ode aux fils de putains ("Ma mère la pute". Le tout sans jamais se mettre en valeur comme en témoigne la chanson eponyme qui introduit l'album Ah si j'etais riche et beau.
Grand amateur de Renaud, Monsieur Roux parle de la vie courante, monte de petites saynètes comme un Benabar corrosif et acoustique. Evoluant désormais en trio avec ses fidèles compères Jauni et Brandon, il a su enrichir sa musique de choeurs, de contrebasse et même de l'instrument le plus à la mode 2005, le ukulele.
Monsieur Roux peut faire rire ou pleurer, amuser ou choquer mais c'est en tout cas un véritable bol d'air dans la chanson française actuelle. Ne manquez pas ce disque et ne le manquez surtout pas en concert (bientôt même à Paris !)
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