David Lively - Quatuor Cambini-Paris - Thomas de Pierrefeu
Chopin Concertos for Piano & String
(Aparté Music) avril 2019
"Bach est un astronome qui découvre les plus merveilleuses étoiles, Beethoven se mesure à l’univers. Moi, je ne cherche qu’à exprimer le cœur et l’âme de l’Homme".
Les "concerts de salon" où des musiciens amateurs ou professionnels, où les compositeurs réduisaient, transcrivaient et réarrangeaient des œuvres orchestrales pour des ensembles de musique de chambre ou même pour piano seul (Liszt et ses transcriptions des symphonies de Beethoven, Brahms avec ses arrangements pour deux pianos de ses symphonies en sont des exemples), très en vogue à l’époque de Chopin, mais existant déjà depuis une cinquantaine d’années, étaient une façon de faire connaître la musique orchestrale à l’extérieur des salles de concert.
Il n’est pas certain que ce soit Chopin lui-même qui ait eu l’idée de la version pour quintette à cordes et qu’il soit responsable des arrangements. Il semble qu’il puisse avoir joué ses concertos accompagné par un quintette à cordes lors de ses concerts parisiens ou lors de concerts dans des salons privés, mais rien n’est tout à fait avéré. Chopin n’a jamais joué le premier concerto avec orchestre dans un concert public à Paris. Il le joua par contre dans des maisons privées et là aussi, il est plus que probable qu’il l’ait joué tout comme le second concerto, qu’il semblait préférer, dans sa version de chambre ou simplement comme pièce pour piano solo. Pourtant, aucune partition n’a été retrouvée. Il y a donc un côté chercheur, archéologue musical, musicologue. Dans ce disque, David Lively s’appuie sur ses propres transcriptions, transcriptions affinées (avec une transversalité vers la partition d’orchestre, celle de la version pour piano seul et celle pour deux pianos) au fur et à mesure des années depuis que le pianiste joue ce répertoire.
Chopin privilégie davantage le piano au détriment de l’orchestre, mais il serait se tromper que de penser l’orchestration des concertos mauvaise. Il y a un jeu des couleurs, d’équilibre des timbres et des mélodies qu’il convient ici au pianiste de maîtriser, (et au chef d’orchestre dans la version orchestrale le cas échéant). David Lively et le Quatuor Cambini-Paris se sortent de tous les pièges. L’équilibre est remarquable, le son tout en rondeur. On entend l’évidence de l’écriture de Chopin, notamment avec ces choix d’interprétation basés en partie sur les partitions d’orchestre des cordes et sur les "à défaut" présents sur les partitions, avec l’intention de suivre scrupuleusement les indications de tempo, le choix d’instruments d’époque (un Erard de 1836 pour le piano par exemple) et ce phrasé rappelant Krystian Zimerman ou Arthur Rubinstein et rappelle Janina Fialkowska avec le Chamber Players of Canada. Une version qui risque fort de faire date.
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.