"Malawie iwe, Malawie iwe, Nitchito zako zozangalatsa, Umakonda za mtendere, zamphuluphulu suzifuna, Malawie iwe, Malawie iwe, Malawie Vina Vina, Malawie iwe, Malawie joya joya, Malawie iwe (Oh Malawi, ta façon de faire les choses est merveilleuse, tu t'opposes à la violence et embrasse la danse, la paix pour le Malawi, le bonheur pour le Malawi)"
Le Madalitso Band est brut. Brut dans son organologie : une contrebasse une corde (nommée "Babatone"), une guitare, un tambour en peau de vache, deux voix en harmonie et dans sa façon de transmettre le plus simplement, le plus directement sa musique. Une musique s’inscrivant dans la tradition de la "banjo music", la plus populaire des villages du pays et apparue dans les plantations de thé du Malawi pour divertir les familles des travailleurs et influencée par ceux revenus de la Seconde Guerre mondiale, inspirés par le nouveau jazz et les sonorités du blues.
Il existe encore une tradition vivante de ce style de la "banjo music". Ce genre musical, de tradition orale, est presque toujours chanté en Chichewa (de la famille des langues bantoues, parlées dans toute l'Afrique centrale et australe. C'est notamment l'une des deux langues officielles du Malawi) traite de sujets de tous les jours. Il s'agit d'une culture vivante.
C'est à partir de la fin des années 1970 que l'on voit de plus en plus de jeunes garçons avec des banjos faits maison au coin des rues, sur les routes de campagne et autour des villes. Ils ont commencé à construire non seulement des banjos, mais également des guitares, des instruments à percussion ainsi que la contrebasse babatone jouée souvent avec un bâton ou une bouteille. Des instruments faits main qui donnent une couleur particulière, des timbres particuliers à cette musique.
Formé à l’école de la rue, les deux musiciens du Madalitso Band ont parcouru toute leur vie celles de Lilongwe avant de rencontrer le producteur Emmanuel Kamwenje et l’excellent label suisse Les Disques Bongo Joe.
Wasalala est un disque foncièrement dansant, pas loin d’être transcendantal, en tout cas porteur d’une force rythmique et mélodique assez étonnante, complexe et absolument communicative. Du bonheur quoi !
Il faut avoir conscience aussi de l'esprit presque expérimental qui pousse ces deux musiciens, et tous ceux de cette nouvelle génération de la "banjo music" comme les Makambale Brothers, peewee Tiyese Nawo Band ou Sila Chaphadzuka. Ils inventent ou découvrent continuellement de nouveaux terrains techniques et musicaux. Le genre de disque que l’on redécouvrira dans cinquante ans et qui jouira du statut de disque culte. Qui ne danse pas n’est pas Madalitso...
# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
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