Il ne se passe plus une année sans que l’on ait le droit à un nouvel ouvrage du talentueux R.J. Ellory. C’est donc sans surprise, mais toujours avec un immense plaisir que l’on retrouve l’auteur du génial Seul le silence avec son nouvel ouvrage, Le Chant des assassins, toujours publié aux éditions Sonatine.
L’histoire se déroule en 1972. Condamné pour meurtre, derrière les barreaux depuis plus de vingt ans, Evan Riggs, une ex-star de country music n’a jamais connu sa fille, Sarah, confiée dès sa naissance à une famille adoptive. Le jour où son compagnon de cellule, Henry Quinn, sort de prison, il lui demande de la retrouver pour lui donner une lettre. Henry Quinn accepte sa demande et décide de la mener à bien dès son retour dans le monde de la liberté.
Il prend alors la destination de la ville indiquée par son ancien compagnon de cellule et arrive à Calvary, au Texas pour rencontrer le frère de Riggs, un certain Carson qui est le shérif de la ville. Carson lui affirme que la jeune femme a quitté la région depuis bien longtemps et que personne ne sait ce qu’elle est devenue. Il ne trouve aucun signe de présence de la fille et son oncle prétend ne pas savoir où elle se trouve.
Henry a fait une promesse à Riggs, il ne peut pas abandonner sa recherche et veut absolument retrouver cette jeune femme. Très rapidement, le comportement de Carson à son égard devient de plus en plus menaçant. Henry se rend vite compte qu’il existe de nombreux sombres secrets enfouis au cœur de cette ville paisible que sa présence risque de faire ressortir. Quelque chose de terrible semble avoir séparé les deux frères. Mais quoi ? Et qu’est devenue la jeune femme disparue ?
L'ouvrage est construit autour d'un double récit, celui qui nous dévoile les investigations menées par Henry Quinn pour retrouver la fille de Riggs et celui qui nous transporte bien des années avant pour nous raconter la jeunesse des deux frères et l’évolution de leur relation. Au milieu de ces deux frères se dresse une femme, un des personnages importants de l'ouvrage, une certaine Rebecca, qu'ils convoiteront tous les deux et qui modifiera leur fraternité. Une famille compliquée se dévoile, autour de parents qui faisaient des différences entre leurs enfants et autour de jalousie entre les enfants. Elle nous montre l'importance de l'enfance dans la construction d'un adulte.
Au fil de la lecture de l'histoire des deux frères, des mystères se dévoilent et le lecteur commence à comprendre une bonne partie de l'intrigue de l'ouvrage. Pourquoi Riggs s'est-il retrouvé en prison alors que tout prédisposait pour que ce soit plutôt son frère qui s'égare de la bonne conduite ?
C'est donc de nouveau un roman assis sur des personnages profonds que nous propose R.J. Ellory. L'écriture superbe de l'auteur, on la connaît depuis bien longtemps, est parfaite pour nous décrire les sentiments entre ces personnages qui sert de résolution à l'intrigue de départ.
Ce qui est fascinant avec R.J. Ellory et ses livres, c'est qu'il arrive à chaque fois à nous faire succomber aux charmes de ses écrits. Une fois encore, il nous surprend du début à la fin, nous embarque dès les premiers mots pour nous mener vers un fin que l'on n'imaginait pas. Mais le plus grandiose dans tout ce qu'il fait, c'est qu'il nous propose à chaque fois un parcours incroyable pour arriver à cette fin. Son imagination semble inépuisable, sa faculté de décrire les relations humaines est exceptionnelle et fait toujours preuve d'un très grand réalisme. Émotions, noirceur et profondeur, tout se dégage de la palette littéraire de l'écrivain. Les sentiments sont sa spécialité, quelles que soient leurs intentions.
Le Chant de l'assassin s'avère être un chant tout simplement sublime, dans la lignée des meilleurs ouvrages de l'auteur, qui n'est pas sans nous rappeler son meilleur livre pour moi, Seul le silence. |