On était dimanche dernier au RUSH Festival qui s’est tenu du 24 au 26 mai sur la Presqu'île Rollet à Rouen (76). Voici le compte-rendu d’une très belle découverte.
Le festival se déroulait sur les bords de Seine juste en face des Docks 76, une promenade de près de 2 kilomètres allant du pont Guillaume-le-Conquérant jusqu’à la pointe de la presqu’île Rollet. Cet aménagement des bords de Seine a pour but d’orienter des anciens espaces industriels vers une cadre plus naturel et apaisant. On y trouve notamment l’excellente salle de concert, le 106, qui organise d’ailleurs le festival.
C’était au niveau de la pointe que l’espace du festival avait été installé avec ses trois scènes et ses foodtrucks. Il y régnait une ambiance très familiale. On pouvait voir ainsi les enfants qui jouaient au foot sur la pelouse pendant que les parents assistaient tranquillement aux concerts une bière à la main.
Mais, la particularité de ce festival réside dans sa programmation. Il ne s’agit pas ici d’empiler, sans ligne directrice, les artistes qui font la tournée des festivals d’été.
Il est demandé, à chaque édition, à un invité d’honneur, de collaborer activement, pour en faire un moment unique pour les participants.
Après Rodolphe Burger sur l’édition précédente, cette année, Chloé, artiste de référence de la musique électronique, était la maîtresse de cérémonie.
Celle-ci avait fait le choix d’orienter l’événement vers la thématique de l’espace et cela, par rapport à la configuration des lieux (une presqu’île) et de ses aspirations personnelles.
Ce thème était illustré, grâce à la participation de la FRAC Normandie Rouen, par l’artiste Noémie Goudal (auteur de la pochette du dernier disque de Chloé).
Il avait été installé sur le site plusieurs de ses œuvres dont une sculpture géométrique composée de 50 cubes de bois.
Côté son, la programmation était orientée par la sensibilité musicale de Chloé donc vers la musique électronique (mais pas seulement).
C’est ainsi qu’on a pu entendre Delgrès et leur blues rock créole efficace. On a ensuite enchaîné, sur une plus petite scène, avec un DJ Set de Chloé en duo électro / acoustique avec la musicienne bulgare Vassilena Serafimova et son marimba (une sorte de xylophone).
Retour ensuite à la grande scène pour écouter Beak, trio basse / batterie / claviers de Bristol constitué notamment de Geoff Barrow (membre de Portishead) au son krautrock expérimentale et hypnotique.
Parallèlement, l’espace dit "dancing" tremblait sous le post-punk industriel de Nova Materia.
Arrivant à la fin de la journée, le public s’est rajeuni pour l’allemand Pantha du Prince et sa musique électronique minimaliste.
Enfin, le festival s’est clôturé avec Kompromat, le duo formé par Rebeka Warrior et Vitalic. Leur prestation a été à la hauteur de la réussite de leur album. On a eu la confirmation d’une grande complicité entre les deux artistes (on l’avait déjà ressenti en interview) qui ont donc présenté un set brillant, puissant et dansant.
Le RUSH Festival tire donc vraiment son épingle du jeu par sa programmation, son cadre naturel et également par son prix. On ne peut en effet que saluer l’effort réalisé sur les tarifs avec un pass 3 jours à 18 euros (pour 28 groupes) et 10 euros pour les abonnées de salle le 106. En tout cas, il est certain que Froggy’s Delight sera de nouveau présent à la prochaine édition.
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