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Interview  (Paris)  16 novembre 2005

Nous avions rencontré Travis Burki, alias Ü, à l'occasion de la sortie de son deuxième album La luge et l'avons suivi à l'occasion de divers concerts.

Très prochainement, du 7 au 10 décembre 2005, Travis Bürki renoue avec la performance scénique en investissant le plateau du Théâtre Le Vanves pendant quatre soirs de concerts et d'installations poétiques pour un festival orignal auquel Froggy's Delight s'est associé en tant que partenaire.

Travis Burki nous parle donc de ce festival mais également de ses projets à plus long terme.

Que s'est-il passé depuis la dernière fois que nous vous avions rencontré à l'occasion de la sortie de votre deuxième album "La luge"?

Travis Burki : L'album est passé en radio et j'ai enchaîné beaucoup de concerts à partir de septembre 2004 à raison de 2-3 concerts par semaine. Comme je me suis engagé dans un projet d'opéra, actuellement, je fais environ 6 concerts par semaine dans toute la France et ça jusqu'à début décembre quand va démarrer le Festival en U qui se déroulera au Théâtre de Vanves pendant 4 soirées.

La seule chose déterminée pour le moment est que je jouerais en solo le premier soir, en duo le second, en trio le troisième et avec le groupe à son complet pour le quatrième concert. De plus, je vais recevoir des invités : Alison Paradis va chanter quasiment tous les soirs deux chansons avec moi et Margot Mussat, une très bonne amie, va jouer le rôle d'un des personnages très connus de mon répertoire et qui sans doute traduira des textes en d'autres langues. Il y aura également du théâtre au milieu des installations qui seront des choses très simples pour tenter de faire se rencontrer la chanson et la bande dessinée.

Car si je me suis appelé "Ü" depuis deux albums c'est d'abord et avant tout que j'avais créé un personnage de bande dessinée qui portait ce nom et qui a la particularité d'être un personnage de bande dessinée qui est un auteur de bande dessinée. Donc finalement, à chaque fois qu'il dessine une bande dessinée il fait son autobiographie par BD. Ce qui lui arrive régulièrement est de dessiner des personnages de bande dessiné qui font leur apparition dans la bande dessinée dont il est le sujet.

Est venu le moment de voir les points communs entre la chanson et la BD. Cela tient-il au format, à la durée le fait d'écrire de petites histoires très courtes, l'unicité du regard? Mais il s'agit d'un essai. Je ne prétends pas arriver à faire une BD-concert. Le concert est déjà un espace dans lequel tout peut se passer où l'on partage une simplicité et une intimité avec le public et quelquefois la distance se crée à cause d'un texte, d'une humeur constitue aussi une matière artistique car elle éloigne l'artiste du lieu et crée une distance à parcourir pour regagner une forme d'expression.

C'est à ce moment là que la scène est un matériau artistique. Comme la BD a été un médium assez important pour moi c'est l'occasion de faire se rejoindre les deux tout en gardant pour moi comme pour le public des surprises ou des choses qui se créeront lors du concert. Tout n'est pas déterminé à l'avance.

Concert et BD occuperont deux espaces distincts?

Travis Burki : Il y aura peut être des projections de BD. Je disposerai d'un seul espace qui est grand qui est la scène. J'aurais pu utiliser d'autres salles du théâtre mais pour des raisons mais cela n'a pas été possible. Un chandelier posé sur un clavier est déjà une installation.

Il est également prévu la participation des Lustres?

Travis Burki : Oui, cela a été annoncé mais je ne sais pas si cela se fera. Tout est encore en maturation. J'ai des pistes mais il y aura des improvisations.

Sur le plan musical, le programme est-il défini ?

Travis Burki : Commence une période de mutation. Je vais donc jouer des morceaux qui figurent dans mes deux albums mais aussi des inédits et des morceaux en création. Il y a un album qui est en cours de préparation et donc à la fois j'ai envie d'appréhender cet enregistrement de manière logique avec une période de pré-production qui consiste en la proposition de morceau la préparation de maquettes, le travail en répétition avec les musiciens puis d'entrer en studio dan s quelques mois. Et parallèlement, j'ai besoin de repartir sur du live et le fait de tester les chansons en concert. J'ai déjà commencé en tournée en jouant un morceau qui figurera sur l'album ou un autre qui nécessitera d'être encore éprouvé pour être éventuellement inséré dans l'album.

Tout dépendra du public, de l'humeur?

Travis Burki : Le concert ne peut exister qu'avec un public et je ne peux pas envisager un concert sans faire référence à un public. Si je connaissais d'avance le public je saurais ce que je jouerais. Mais ce n'est pas le cas. Donc il n'y a que de grandes lignes.

Pour ce festival, y a-t-il une programmation établie en termes de timing?

Travis Burki : Il y aura certainement un instant Bd et un instant concert mais dans le concert il y aura sans doute des interférences avec la BD.

Le concert sera également différent du fait de la formation qui sera différente chaque soir?

Travis Burki : Oui. Et moins les participants sont nombreux et plus la marge de manoeuvre est importante. Mais ce n'est pas le seul paramètre. Il y a le public aussi. Le cadre donne une cohérence, pose le décor et donne des points de repère mais ce qui va se passer dans l'esprit des gens, je le saurais peut être mieux dans quelques jours. Pour le moment, je suis encore en tournée.

Vous nous disiez la dernière fois qu'un album fini était comparable à un musée que les gens pouvaient visiter.

Travis Burki : Un album est également une oeuvre à part entière. Peut-in faire à un moment donné un album conceptuel qui raconte une histoire ou évolue dans un climat donné? Pour le prochain album, j'ai trouvé un climat et plusieurs thèmes qui peuvent aller ensemble donc peut e être inconsciemment, lors de l'écriture je me réfère à ce climat. "Les dancings" et "La luge" peuvent se voir comme deux albums qui représentent deux saisons : l'automne et l'hiver. Il sont été enregistré dans des conditions différentes.

L'enregistrement du premier s'est déroulé à Paris de la fin de l'hiver à l'été. Il a couvert toute une période de l'année sauf l'automne et pourtant il ne parle que de l'automne. Il en a d'ailleurs les couleurs, du brun, ocre, orange. Et en même temps le disque est vert.

"La luge" a été enregistrée à la fin de l'hiver en pleine campagne, en résidence dans l'Est à un moment où je venais de commencer l'animation d'ateliers d'écriture à Epernay en septembre. Toute la production de cette résidence l'avait réservé un gîte dans la campagne pour y résider et y enregistrer. J'ai vu la nature changer au fil du temps. J'ai vu le printemps arriver et pourtant l'album parle de l'hiver. Le troisième album sera donc très consciemment inspiré par les vibrations du printemps.

Cette volonté de placer l'album sous une certaine couleur ne constitue-t-elle pas une contrainte ?

Travis Burki : Non, pas du tout. J'ai vraiment eu envie d'écrire des chansons parlant de cette saison de vie et de mort, de folie, de révolution même s'il s'agit d'utopie de révolution. On fait le ménage de printemps. Bien sûr peut être devrais-je retirer une chanson qui est trop hivernale mais c'est un phénomène usuelle. Il y a toujours une tonalité de départ et on peut se concentrer sur une note. J'ai ainsi des chansons que je n'ai mis dans aucun album. Elle seront peut être dans le troisième.

Elles pourront resurgir à l'occasion du festival ?

Travis Burki : Exactement.

Voilà un petit scoop. Toujours en liaison avec l'analogie avec le musée, ce festival peut-il être considéré comme une exposition des collections privées de Travis Burki ?

Travis Burki : C'était l'idée de départ quand on m'a proposé une carte blanche. J'ai donc proposé un festival mais en pensant disposer de plus d'espace ce qui m'aurait permis d'exposer des tableaux et des dessins. Mais ne disposant en définitive que de la scène ce sera un peu plus difficile.

Donc je m'oriente davantage vers l'idée d'une scène ouverte au public. Par exemple, les gens pourraient s'asseoir sur la scène pour écouter le concert. Mais cela pose des problèmes techniques à cause des retours. Mais la scène doit rester un espace de travail. Tant pour les artistes que pour le public et on ne va pas manger sur la scène.

Jusqu'où peut aller cette interactivité avec le public?

Travis Burki : La palette des réactions du public est infinie. Ce qui est infini c'est l'exigence réciproque du public et de l'artiste l'un envers l'autre. Se promener dans une salle d'exposition d'un musée avec le document explicatif ne suffit jamais pour donner toutes les informations attendues. Ainsi il y a une artiste Rebecca Bournigot qui installe de la vidéo sur les contes de Perrault. Pour ma part, je préfère les contes de Grimm parce que ceux de Perrault sont un peu plus sanglants et ne comportent pas que des fins heureuses.

Les contes sont très important pour la construction de la structure mentale des enfants. Il en va de même dans un concert car il y a plusieurs lectures d'une chanson. Le public par sa présence même silencieuse est à l'origine de quelque chose qui se crée. Les codes, la manière de faire font que d'un point de vue médiatique c'est toujours au bénéfice de l'artiste mais ça n'est rien comparé à ce qu'ont vraiment vécu les gens présents ce soir là, l'artiste inclus. Même si cela ne dure qu'une chanson. Et cela se transmet.

On a appris quelque chose qui se situe au niveau de la vibration, du magnétisme qui fait ensuite partie de l'individu sans qu'il en soit forcément conscient et qui irradie vers les autres de la même manière. Et c'est dans cela qu'est l'essentiel de l'acte artistique. Et c'est d'une grande valeur.

 

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En savoir plus :

Le site officiel de Travis Burki

Crédits photos : Thomy Keat (plus de photos sur Taste of indie )


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Travis Bürki (8 avril 2008)


# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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