Spectacle musical mis en scène par Righeschi et Marie Chavelet interprété par Matthias Lauriot ¨Prevost et Augustin Ledieu. Dans un décor de studio d'enregistrement "à l'ancienne", assis devant un micro, un animateur (Augustin Ledieu) timide, maladroit mais aussi très nerveux. Chemise blanche, bretelles et noeud pap', une petite moustache que surmontent des lunettes carrées.
Il est bientôt rejoint par son acolyte (Matthias Lauriot Prevost), un grand barbu aussi calme que le petit s'avère agité. Celui-ci s'installe à sa guitare. Ils apprennent bientôt que le programme est enregistré en direct. Et en sont tétanisés.
C'est par le blues que le voyage débute avec les premiers chants d'esclaves, puis la rencontre des rythmes africains avec les harmonies des blancs. Ils poursuivront avec le swing de Goodman, le style de Count Basie ou encore Duke Ellington. Quand ils n'ont pas d'instrument, ils l'imitent à la bouche.
Le Jazz est bien composé de nombreux pays, du plus groove au plus planant, que ces deux pieds nickelés illustrent en chantant (Augustin Ledieu) ou avec leurs cordes (Matthias Lauriot Prevost), le tout mis en scène avec habileté et le sens du rythme par Sandrine Righeschi et Marie Chavelet.
Développant un vrai jeu entre eux (ainsi qu'avec la voix off omniprésente), ils emmènent le public dans leur folie contagieuse et dévastatrice, font chanter l'assistance et le surprennent à chaque instant par une trame bien ficelée qui, en plus d'évoquer les grandes époques du Jazz, ménage des surprises et fait entendre leurs formidables qualités comiques et musicales.
Il y a dans ce spectacle intelligent, et fort techniquement, des séquences mémorables et particulièrement réussies. La dernière scène notamment qui, avec effet spécial, illustre l'effondrement de l'ancien monde est un vrai petit bijou.
Avec Le Duo des Cimes, le spectacle est sacrément vivant et ces deux-là, sacrément doués. Aussi déjanté que pédagogique, "Voyage aux pays du Jazz" est assurément un régal.
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