Cela a commencé avec un disque hommage à Stéphane Grappelli (Revisiting Grappelli, 2017, Jazz Family). Et puis l’envie pour le violoniste Mathias Lévy de poursuivre l’aventure tout en gardant des repères, comme les musiciens : Jean-Philippe Viret à la contrebasse, Sébastien Giniaux à la guitare et au violoncelle, le lieux d’enregistrement : l’amphithéâtre de la Cité de la Musique à Paris, le même ingénieur du son (Philippe Tessier du Cros) et puis ce si bel instrument, ce violon Hel qui appartint au maître qui en fit don en 1995 au musée de la musique.
Mais poursuivre cette aventure signifie élargir le champ des possibles, construire sa propre musique. Ensemble, les musiciens tissent des arabesques d’une belle élégance, d’admirables mélodies gracieuses qui semblent perpétuellement comme en train de voler. Les musiciens ont un véritable son d’ensemble, dialoguent dans un sens commun, à l’unisson, unis vers une musique personnelle. Une musique qui offre une palette de couleurs et de timbres, s’ajoute au trio Vincent Ségal au violoncelle et Vincent Peirani à l’accordéon, de modes de jeux, de climats, de recherches sonores. C’est également beaucoup d’expression, de subtilité, de finesse, de nuances et de sensibilité.
Un voyage aux diverses aspirations : liberté d’improvisation, travail sur les phrasés, des phrasés très proches de la mélodie leur donnant un côté très naturel, les tessitures et la rythmique et répartition de cette rythmique au sein de l’ensemble, et inspirations : musique manouche, Bartók (Mathias Lévy participe à un projet dédié au musicien Hongrois), jazz moderne, musique "classique", Thelonious Monk, musique indienne... C’est surtout affaire de sensations et d’émotions, de mélodies, d’intelligence musicale. Un beau disque qui fait honneur à la grande famille, mais pas que, du violon jazz...
Décidémment ce mois de janvier est bien triste pour la culture. Marianne Faithfull a tiré sa révérence et c'est encore un peu de tristesse qui s'ajoute à celle plus globale d'un monde tordu. Il reste la culture pour se changer les lidées. Retrouvez-nous aussi sur nos réseaux sociaux !