Comédie dramatique de Paul Lourdeaux, Thomas Larbey, Ambre Febvre, Salomé Scotto et Quentin Kelberine, mise en scène de Paul Lourdeaux, avec Chirine Boussaha, Thomas Larbey, Paul Meynieux et Quentin Kelberine.
Avec "Strip-Tease 419", une écriture collective et la mise en scène de Paul Lourdeaux, le jeune Collectif La Capsule a ambitionné une entreprise hasardeuse qui laisse dubitatif dans sa concrétisation, celle d'ajouter un 419ème opus à fameuse série télévisée des années 80-90 au slogan choc* et précurseur de la télé-réalité, série culte aujourd'hui vilipendée, qui a toujours fait débat pour suspicion de voyeurisme.
Une série documentaire qui proposait non une restitution du réel mais une représentation du monde au demeurant ambigüe avec de vraies personnes-sujets dans laquelle le montage faisait office de scénarisation et dont les créateurs belges, le réalisateur Jean Libon et le journaliste Marco Lamensch, indiquaient que le projet visait à "faire du documentaire avec la grammaire du cinéma de fiction mais sans interview ni commentaire off".
En l'espèce, la transposition théâtrale repose sur une partition fictionnelle avec des personnages interprétés par des comédiens sur le thème rebattu de la jeunesse en difficulté des milieux défavorisés, récemment encore dans "Ils n'avaient pas prévu qu'on allait gagner".
Ainsi, est-il présenté une suite de scénettes usant à l'envi du "français contemporain des cités" au lexique nécessitant un dictionnaire pour les non-initiés et traitant des fléaux des cités péri-urbaines, rupture de ban familial, décrochage scolaire, violence (auto)destructrice et engrenage de la délinquance, à travers la confrontation d'une rebelle douloureuse et d'un garçon en tentative d'insertion (Chirine Boussaha et Paul Meynieux tous deux justes et convaincants) sous la houlette du tuteur (Thomas Larbey) lui-même rescapé travaillant dans dans un foyer de jeunes travailleurs.
Par ailleurs, la partition est instillée de commentaires du réalisateur (Quentin Kelberine), livrant son point de vue et qui finira cloué au pilori, ce qui peut être appréhendé comme insérant un approche critique partielle sur la néo-télévision sans évoquer l'exhibitionnisme narcissique de ceux en quête de valorisation par le regard d’autrui qui la sous-tend.
Entre critique sociale et théâtre documentaire, le spectacle reste au milieu du gué. |