La nouvelle pièce de Patrick Hernandez, Le grand amour, se joue actuellement tà guichets fermés au Théâtre de la Providence.
A l'affiche de cette épatante comédie sur les avantages et les inconvénients de voir ses voeux exaucés en matière amoureuse, deux comédiens qui jouent chacun pas moins de 3 rôles : Sandra Gabriel et Christophe Godet.
Rencontre avec un trio qui n'a pas l'air de s'ennuyer ni sur scène ni à laville. Honneur à l'auteur, car sans auteur pas de théâtre. Pourquoi cette thématique et ce format qui déroge au récit unique et linéaire ?
Patrick Hernandez : Le choix des deux histoires alternées permet de confronter chacun des personnages à leur idéal amoureux ce qui effectivement est peu courant mais pose aussi de nombreuses difficultés au niveau des changements de costumes et de décors même si ici à la Providence les décors sont très symboliques. Et entre les scènes, il y a l'intervention des bons génies. A l'origine, il ne devait y en avoir qu'un donc 3 comédiens. Puis l'idée est venue de faire jouer les trois rôles aux deux comédiens ce qui permet la performance et qui est plus pratique pour les répétitions. Et cette réduction fait de plus plaisir à la production.
Si le spectacle marche bien ,peut-on envisager l'intervention de deux autres comédiens.
Sandra Gabriel : NON ! ! ! !
Patrick Hernandez : Non, je ne pense pas car on supprimerait la performance de l'acteur et du coup une des spécificités de la pièce. Ce serait vraiment dommage !
Comment s'est effectuée la distribution des rôles ?
Christophe Godet : Le fruit du hasard !
Patrick Hernandez : Compte tenu des particularités de cette pièce, j'ai attendu plusieurs mois avant de la monter afin de trouver les comédiens qui pourraient réussir ce challenge. Il me paraissait très intéressant d'avoir des comédiens qui viennent du one man car ils ont le sens comique et sont aguerris au changement de rôle à vue. En revanche, l'inconvénient c'est qu'ils sont parfois très individualistes. Donc le choix a été mûrement réfléchi. Et j'ai trouvé les deux comédiens qui avaient vraiment la volonté de travailler ensemble et de s'embarquer dans le même navire. La mayonnaise a bien pris au niveau du duo et la pièce est devenue un duo en quelque sorte.
Ce choix fait, combien de temps a-t-il fallu pour monter le spectacle ?
Patrick Hernandez : Cela a été très vite du fait de la motivation de chacun. S'il n'y avait pas eu l'arrivée de l'été la pièce se jouerait déjà depuis plusieurs mois.
La parole est aux comédiens. Sandra Gabriel , nous vous avions rencontrée à l'occasion de votre one woman show Tel père, telle fille et votre participation à la Fête du slip. Où en sont ces spectacles ?
Sandra Gabriel : Le one man est définitivement arrêté parce que je crois en avoir fait le tour d'un point de vue personnel en tout cas. J'ai le projet d'en remonter un autre mais je vais prendre mon temps et j'ai trouvé deux personnes pour y travailler. Nous en sommes au stade de la réflexion. Mais je reviendrais au one man show. Quant à la Fête du Slip, c'est toujours d'actualité mais je me suis investie à fond dans Le grand amour qui a nécessité beaucoup de temps et d'énergie. Mais la Fête redémarrera début 2006 avec certainement un changement de formule.
Pour vous qui changiez de personnages à un rythme d'enfer dans votre one man show, les 3 personnages du Grand amour doivent être un bonheur ?
Sandra Gabriel : Bien sûr et je trouvais bien de pouvoir à l'occasion de ma première pièce de pouvoir garder u peu de ce que je faisais auparavant. Je me trouvais de plus sur un terrain un peu connu. Mais restait tout le travail qui consiste à donner la réplique à un comédien. C'est un travail très différent. Quelle a été votre plus grande difficulté ?
Sandra Gabriel : C'était de ne pas trop en faire. Car si on peut s'en donner à coeur joie dans le personnage du génie, pour les deux autres rôles, il fallait absolument éviter de tomber dans la caricature qui est mon truc. Il fallait être naturelle, un peu jolie pour une fois, si on peut dire (ndlr : Sandra Gabriel est très jolie) et éviter les grimaces. Ce qui me plaisait aussi de jouer juste sans en faire des caisses.
Patrick Hernandez, vous assurez également la mise en scène. Avez-vous dû la remettre un peu dans les rails ?
Patrick Hernandez : La qualité du one man show est également son défaut. Donc il faut être vigilant. Mais cela s'est bien passé car une des qualités réside dans l'intelligence du jeu. Quand elle existe chez le comédien, la communication est aisée et tout passe.
Est-ce que cette expérience qui en est encore à ses tous débuts vous donne envie de continuer dans cette voie ?
Sandra Gabriel : Oui. Cela e m conforte dans l'idée que j'avais de devenir une comédienne de théâtre et pas de cinéma. Et j'ai déjà envie d'autres projets de pièce même si je reste attachée au one man show. Car quand on a goûté à ce plaisir solitaire il est difficile de s'en passer d'autant qu'il satisfait pleinement l'ego du comédien qui reçoit tout seul pour soi.
Et d'où vient Christophe Godet ?
Christophe Godet : Je viens de Nice et je suis sur Paris depuis 2 ans et demie. Cela fait 8 ans que je fais du one man show. J'ai atterri sur ce projet un peu par hasard, à la suite d'une audition. Car ils m'ont fait passé une audition ! Et j'étais persuadé d'avoir complètement foiré cette audition. Donc j'étais très content. Très content d'avoir réussi cette épreuve mais au début, j'ai eu du mal avec le texte. Je fonctionne toujours comme ça avec des difficultés à rentrer dans l'histoire.
Donc du pur hasard ?
Christophe Godet : En fait, j'avais rencontré Sandra sur un tournage de pub. Ne nous cherchez d'ailleurs pas sur la pub parce que nous n'y figurons pas ! Car au fur et à mesure du tournage, on nous éloignait de a caméra ! Et j'avais croisé Patrick sur le tournage de Keufs durs.
Patrick Hernandez : Keufs durs est un pilote de 3 minutes que nous avons tourné l'hiver dernier avec les Colocs et Christophe y était également. Et puis je l'ai vu dans on one man show à la Providence grâce à Jean Philippe des Colocs.
Comment marche la pièce ?
Christophe Godet : Cela marche très bien.
Sandra Gabriel : Nous sommes obligés de rajouter des chaises.
Christophe Godet : Depuis septembre nous jouons à guichets fermés les 3 jours. Ce qui est un plaisir !
Question perfide : a quoi cela tient-il ?
Christophe Godet : Je crois que le spectacle colle pile-poil à ce que les gens attendent. Et il y a un très bon bouche à oreille qui a fonctionné immédiatement.
Quel est le futur pour cette pièce ?
Sandra Gabriel : Nous jouons donc 3 soirs par semaine au Théâtre de la Providence jusqu'au 18 décembre. Et à partir du 12 janvier, la bonne surprise et le nouveau challenge est de jouer au Théâtre Michel Galabru les jeudis vendredis et samedis.
Vous changez de salle, de scène. Quelles en sont les conséquences ?
Christophe Godet : Le changement majeur est que nous allons jouer la pièce dan son intégralité car initialement elle dure 1 heure 15. Donc j'ia envie de dire à toutes les personnes qui ont vu Le grand amour qu'elles doivent revenir ! (rires)
Quel esprit d'à propos !
Patrick Hernandez : Nous avons effectivement une version raccourcie au Théâtre de la Providence en raison du créneau horaire qui nous est alloué. Donc nous allons rétablir la pièce originelle. En revanche, pour la mise en scène et les décors nous réfléchissons aux changements éventuels qu'induirait le changement de lieu, car le Théâtre Michel Galabru est un vrai théâtre, et les attentes du public.
Autre question perfide : l'allongement du spectacle ne nuira-t-il pas au rythme tambour battant du spectacle actuel qui en fiat un de ses atouts ?
Patrick Hernandez : Non, je ne crois pas d'autant que nous avons déjà eu l'occasion de la jouer dans son intégralité. Les coupes réintroduites apporteront encore davantage de sens au fond. Et puis, le cas échéant, nous verrons à l'usage si untel inconvénient se produisait.
Sandra Gabriel , de quelle femme vous sentez-vous la plus proche ?
Sandra Gabriel : Je ressemble davantage à Nathalie. Bien sûr il y a un peu de mon caractère dans la façon de la jouer. Son côté râleur, manager, me correspond un peu.
Et vous Christophe ?
Christophe Godet : Moi Rémi sans hésiter. L'homme normal mais peut être sans la paranoïa. Je m'y reconnais totalement donc je n'ai pas eu à travailler grand chose !
Sandra Gabriel : Je crois que tous les gens se retrouvent un peu dans chaque personnage. L'auteur a bien réussi à dépeindre un monsieur et une madame Tout le monde !
Applaudissements !
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