La dernière visite de Nada Surf nous avait laissés sur notre faim. C'était le 21 juin dernier à la Bastille au cours de la Fête de la Musique. Une sono braillarde et une foule monstre avaient rendu l'expérience frustrante…
Depuis, Matthew Caws, Ira Elliott et Daniel Lorca ont sorti un nouvel album plutôt réussi, The Weight Is A Gift, petit frère du mélancolique et néanmoins réussi Let Go, sorti en 2002.
Ce soir, l'Elysée Montmartre est pleine à craquer et le seul regret, c'est de rater Teenage Fanclub qui joue en même temps au point éphémère…Bien vu les programmateurs !!!!!!
La soirée est lancée par Matthew Caws en personne, qui vient présenter la première partie : John Vanderslice.
Ce dernier est un song-writer californien accompagné par un batteur, clavier et programmateur. Le set se déroule honnêtement mais sans grande surprise : Vanderslice fait du Nada Surf hard discount, honorable mais juste de quoi faire patienter en attendant le trio.
Matthew Caws et Daniel Lorca feront un petit extra pour leur pote, en s'invitant sur deux morceaux. Un Lorca amaigri arrivera vêtu d'un blouson de cuir résolument rock'n'roll, un clope vissé aux lèvres et ses dreadlocks délavées qui lui donnent l'impression de débarquer d'une session de surf à Hossegor…
Les trois new yorkais de Nada Surf investissent la scène après une copieuse attente sûrement occasionnée par le fait qu'un troisième groupe, Howie Beck, devait jouer… Les premiers accords de "Blizzard of 77" résonnent et la machine à tubes est lancée.
Ce soir, le groupe surfe tranquillement sur son copieux répertoire, en alternant les morceaux de Let Go et de The Weight Is a Gift.
On retiendra les versions de "What is your secret" ou du tube "Always Love" qui fédèrera un public conquis.
La seule petite faute de goût sera le dispensable "Là Pour Ca", avec un texte dont même Bruel aurait honte "Les mecs c'est des salauds mais peut être pas tous, remplis ton verre et à nos amours…"
Lorca chante ce morceau avec tellement de sérieux que le tout sonne comme une parodie des inconnus...
Cet épisode sera le seul bémol de ce concert car la suite sera épique : Nada Surf ressort les vieux "Bacardi", "Hyperspace", "80 windows" du sous estimé The Proximity Effect.
Caws revient sur son concert à la Bastille et précise qu' "il y avait beaucoup de CRS". Quelqu'un dans le public lance "Ouais, c'est à la mode en ce moment !!".
Une version solo de "Your Legs Grow" reposera un peu les jambes, mais les américains reviendront pour un dernier rappel résolument power pop, en puisant uniquement dans leur premier effort High/Low.
"Stalemate" se mue comme d'habitude en une reprise du "Love Will Tear Us Apart" de Joy Divison…
On regarde la montre, 22heures 32, c'est mort… y aura pas de "Popular"… Nada Popular ??? Et si… Le groupe expédiera son tube en 2 minutes chrono… J'ai retrouvé mes jambes de 19 ans et je me remémore les soirées où on squattait les platines pour passer Popular entre deux Dance Machine 10 et 11…
Ca y est c'est fini. "Fuck it, I'm gonna have a party”, comme dit Caws sur "Blankest Year"… Ouais ! Ben c'est mal barré pour faire la fête, demain boulot…
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