Terry Riley : Sun Rings
(Nonesuch Records) août 2019
"One earth, one people, one love"
"In space no one can hear you scream". Cette accroche culte du film Alien serait donc fausse. Le physicien Donald Gurnet a récolté des sons provenant des ondes de plasma enregistrées par la sonde Voyager lors de passages proches de Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. L’espace ne serait donc pas totalement silencieux. Les ondes de plasma s’y répandant seraient l’équivalent d’ondes sonores.
L’exploration spatiale peut-elle ouvrir de nouveaux champs musicaux ? Rien d’étonnant à ce que le compositeur Terry Riley s’empare de cette question et de ces sons de l’espace tellement sa musique s’ancre entre minimalisme, hypnotisme et transcendantalité.
Pour le compositeur américain, les dix pièces qui composent ce Sun Rings sont autant de moments musicaux distinctifs où les sons de l’espace interagissent sur le quatuor à cordes favorisant une interaction entre musique acoustique et sons préenregistrés.
Riley transforme les sons de l’espace en mélodies, pense les strates, les textures, les motifs comme de longs flux. Il accumule, amoncelle les lignes mélodiques et les lignes rythmiques. Loin d’être figuraliste, on pensera plutôt à la continuité du voyage amorcé par Michel Redolphi (Music On Mars par exemple), cette musique transforme le quatuor en sonde spatiale captant, réagissant aux sons environnants où parfois interviennent les voix (célestes ?) de l’ensemble Volti.
Née alors une musique nouvelle, rêveuse, planante, dans laquelle on se plongera pour y déceler les moindres interstices et détails. Nous ne sommes pas loin d’une véritable expérience acoustique. Une musique qui vous fera planer un peu comme dans un arc-en-ciel dans un air courbé...
De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.