Il a fallu sept jours pour la création du monde nous dit la Bible. Faut-il sept ans pour défaire l’amour s’interroge Fabien Martin ?
Car oui, Fabien Martin est bel et bien de retour pour notre plus grand plaisir avec un nouvel album superbe que je vous invite vivement à écouter si vous ne connaissez pas l’artiste. Après deux albums et un EP de sept titres (chiffre fétiche pour l’artiste ?), Fabien Martin a fait le choix de nous raconter chronologiquement sept années d’une histoire d’amour, des vibrations passionnelles des tout débuts jusqu’à l’amertume et la noirceur des sentiments qui s’étiolent avec le temps.
On le sait depuis bien longtemps, les histoires d’amour (et ce n’est pas une référence aux Rita Mitsouko), qu’elles soient belles, qu’elles durent ou qu’elles se terminent sont le terreau de nombreux et superbes albums. Parler ici de concept album pour le dernier album aMour(s) de Fabien Martin pourrait paraître un peu cliché mais on ne va pas se mentir non plus, un bon album est quand même souvent un concept en soi. Et bien l’album de Fabien Martin ne déroge pas à cette règle. Quand bien même on pourrait penser que parler d’un amour perdu n’a rien d’original, l’écoute de cet album nous fait constater que l’on est pas obligé de tomber dans l’originalité pour produire quelque chose de beau.
Avant tout, cet album est un album d’amour, au pluriel comme nous le précise le titre. L’amour tel qu’il est présent dans nos vies, dans notre quotidien, vécu comme un bonheur total ou bien comme une chienlit avec ses joies, ses déceptions et ses aléas. Evidemment, il nous parle de son histoire, qui est aussi un peu la nôtre aussi. L’amour est universel et c’est album en est le parfait témoignage. C’est donc douze titres que nous propose Fabien Martin, douze titres aussi beaux les uns que les autres portés sur des arrangements subtils dans un style pop élégant sur lesquels se pose la voix chaude et malicieuse de l’artiste. Entre les rythmiques entêtantes de "Middle of nowhere" et les ritournelles pop savoureuses de "Nina Myers", Fabien Martin crée des respirations grâce à quelques intermèdes tirés de Scènes de la vie conjugale d’Ingrid Bergman. La chanson "Nuage" est particulièrement touchante, montrant les sentiments qui s’effacent au sein d’un couple.
aMour(s) n’arbore pas le grand A, préférant l’amour avec un grand M. Il est un superbe album sur les aléas du cœur qui fait le choix de ne pas sombrer dans la mélancolie pour privilégier le réalisme et même un peu l’optimisme. Salutaire et bouleversant, ce disque m’a beaucoup touché, j’en ai encore des frissons quand je l’écoute…
Un printemps décidément capricieux mais quelques jours de beau temps avant un nouveau déluge. Ici c'est un déluge de musique, spectacles ou livres qui nous attend.
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