Est-ce en raison de soirées Halloween dans les bars ou d'un gros concert le même soir aux alentours de Rennes que le gymnase de Saint Méen semble si vide pour cette première soirée d'un nouveau festival d'automne ?
Toujours est-il que devant une jolie affiche de découvertes, les jeunes du coin auraient pu venir plus nombreux pour se régaler de musiques et de bière fraîche : 6 groupes en un seul soir et pour 3 euros, on se demande encore pourquoi le lieu n'était pas plein à craquer.
Ce nouveau festival prometteur ouvre donc ses portes dès le vendredi pour un tremplin de jeunes talents. A la clé pour les gagnants, un deuxième concert le samedi en ouverture de la soirée principale et un enregistrement en studio pour les seconds. Plutôt tentant !
Les premiers à fouler la scène sont La Ligne.
Proposant une musique très proche du néo-métal, ils font les frais habituels de cette place ingrate : ouvrir un festival devant un public clairsemé, encore un peu froid et dans un genre musical bien précis passe toujours difficilement.
Les musiciens se donnent, le chanteur essaie de faire bouger le public mais rien n'y fait. 
Le gymnase se réchauffe, les apéros se terminent et les premiers rangs commencent à se remplir pour voir l'arrivée de Soleil Noir. Classique trio guitare-basse-batterie rehaussé, rare originalité, d'un didjeridoo que le chanteur utilise sur la plupart des chansons. C'est pêchu, sans défaut et sérieusement entraînant. A ne pas manquer s'ils passent près de chez vous.
Nova leur succède et le festival continue dans le rock.

Un rock plus calme, plus lyrique, où le chanteur joue de sa voix pour faire ressembler l'ensemble à du Muse.
De gros solos de guitare nuisent parfois aux chansons mais l'ensemble se tient : c'est très pro, le public en redemande.
Inutile de garder l'information pour la fin, ce sont eux qui gagneront le tremplin quelques heures plus tard. 
Moins pros, les trois compères rennais de Missing Girl parviennent toutefois à retenir le public réchauffé par les précédents concerts. Point de basse (la bassiste étant semble-t-il la fameuse Missing Girl éponyme) mais deux guitares survoltées pour un groupe pop-rock énergique lorgnant du côté de Placebo et autres combos power-pop.
Tout n'est pas parfait mais c'est plutôt un très bon début.
Changement de programme avec les Epiphytes. Exit le rock endiablé, voici le temps de la chanson française avec paroles amusantes, contrebassine et violon.
Un joli vent d'air pur qui termine une soirée plutôt énervée.
Les textes sont parfois cinglants mais l'enthousiasme du groupe se propage autour d'eux. Ils finiront deuxième du tremplin avec un enregistrement studio pour 2006. L'organisation a tout prévu : au lieu de faire patienter le public avec des disques pendant le choix du jury, ils ont invité un groupe en tête d'affiche, Daviken, et le moins que l'on puisse dire c'est que parmi le public, certains n'attendent qu'eux et le font savoir. Et c'est donc sous une belle acclamation que la fine équipe débarque sur le plateau ..
Nul besoin de tremplin pour voir la qualité du groupe. Dans un registre rock celtique, ils cassent sur scène les clichés 'rock breton' que l'on peut avoir en écoutant leur premier album et proposent un spectacle ravageur qui pousse même les plus calmes à remuer leurs fesses devant la scène.
De l'humour, de l'interaction avec le public (comprenant quelques invectives envers les paresseux qui restent assis) et un rythme déchaîné mené par les guitares, la flûte traversière ou la bombarde. Excellente première soirée de cette première édition du festival donc, avec des groupes peu connus mais qui méritaient tous beaucoup plus de spectateurs qu'ils n'en ont eu...
Espérons que l'an prochain fera venir les foules et que comme pour tout événement de ce type, le bouche à oreille fonctionne à plein. C'est tout ce qu'on leur souhaite ! |