Brigitte
Aubert a un gout prononcé pour les histoires glauques et sanguinolentes
et surtout beaucoup d'humour. Ainsi, dans Funerarium, elle arrive à nous
faire rire avec un héros taxidermiste et thanatopracteur qui mène
une enquête sur une enfant qu'il vient d'embaumer. Joli challenge fort
bien réussi par l'auteur cannoise.
L'intrigue se déroule d'ailleurs à Cannes. Huis clos dans une
famille bourgeoise qui semble frappée de mortalité infantile à
répétition.
Chib Moreno, métisse taxidermise et initié à des rites
ancestraux de thanatopraxie se retrouve donc confronté à une famille
modèle et chrétienne dont un des enfants vient de mourir... Après
quelques soupçons et autant d'évènements curieux, il décide
de mener une enquête dans la famille et son voisinage.
Une délicieuse brochette de personnages évolue dans ce roman
qui n'est pas sans rappeler le style Agatha Christie (il est d'ailleurs fait
allusion à Hercule Poirot). L'humour et l'horreur sont au coin de chaque
page et comme à chaque fois, on se fait pièger par les personnages
auxquels donne vie Brigitte Aubert en se prenant tour à tour d'affection
ou de haine pour l'un ou pour l'autre.
Le style de Brigitte Aubert, donne une vraie vie aux personnages, au lieu, à
l'intrigue et c'est en protagoniste plus qu'en lecteur que nous vivons ses livres.
On rit et on s'angoisse, on voudrait que tout finisse bien .. .illusoire ....
Brigitte Aubert en profite également pour nous glisser gentiment quelques
références musicales de qualité que l'on imagine sans peine
être les siennes, avec Tom Waits en fil rouge, lui aussi apôtre
des univers à la fois glauques et colorés.
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