Ravel : Miroirs, la valse, Stravinsky : Petrushka, The Firebird
(Warner Classics) octobre 2019
"Les Miroirs marquent dans mon évolution harmonique un changement assez considérable pour avoir décontenancé les musiciens les plus accoutumés jusqu'alors à ma manière." Ravel
Un choix de répertoire ambitieux pour la jeune pianiste Italienne Beatrice Rana : Les Miroirs et La valse de Ravel, Trois mouvements de Petrushka ("Danse Russe", "Chez Petrushka", "La semaine grasse") et "La Danse infernale", "La berceuse", le "Final" de L’Oiseau de feu. Un répertoire dans lequel elle est parfaitement à l’aise et qui évoque le renouveau et les changements esthétiques du début du XXème siècle.
L’impressionnisme Ravélien des Miroirs trouve une grâce particulière sous les doigts de la pianiste. "Noctuelles" et "Oiseaux tristes" sont d’une totale maîtrise des nuances et des dynamiques, Une barque sur l’océan est tout en souplesse et finesse quant à l’"Alborada del gracioso" il est souverain et flamboyant.
Loin d’être une simple réduction pour piano, Trois mouvements de Petrushka est une œuvre éminemment pianistique, d’une grande richesse mélodique, rythmique et harmonique. "Qu'on n'y voit pas une réduction pour piano, mais bel et bien une pièce écrite spécialement pour le piano, autrement dit, de la musique de piano" comme le précisait le compositeur. Beatrice Rana y est chantante, dansante et pétillante. Là où elle préfère le mystère dans L’oiseau de feu, dans la transcription de Guido Agosti.
Le jeu de Beatrice Rana est virtuose, elle nous avait déjà bluffé avec un précédent Concerto n°2 de Prokofiev, mais surtout, malgré son jeune âge, il est déjà exaltant, comme ici dans les Stravinsky avec une explosion de couleurs. Il est dense et plein de contrastes chez Ravel, tout en équilibre et poésie mais avec quelque chose d’implacable.
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