Monologue dramatique de Frédéric Vossier dit par Stanislas Nordey. Le dramaturge Frédéric Vossier a composé une partition dramatique inspirée par le "Journal de deuil" tenu par le philosophe Roland Barthes à la suite du décès de sa mère avec laquelle il avait toujours vécu.
Intitulée "Une Pierre" en résonance avec la phrase de ce dernier définissant le chagrin "comme une pierre à mon cou au fond de moi", elle ressort à la variation procédant des mêmes situation et structure en fragments, la lettre se substituant toutefois à la page du journal.
Toutefois l'écrivant qui n'est pas un fin lettré mais une personne frustre souffrant sans doute d'un déficit cérébral dont les mots ne constituent par un rapport sur soi destiné au seul diariste mais composent des appels à l'aide adressés à un frère qui ne se manifeste que par le versement régulier de subsides.
A travers ces "lettres à Paul" demeurant sans réponse, mais sont-elles vraiment envoyées, se dessinent un portrait d'homme submergé par la dévastation psychique, la douleur, la solitude, le sentiment d'abandon, le désespoir et la peur ainsi que des bribes d'une parentèle gangrenée par la violence intra-familiale.
Avec Stanislas Nordey, l'opus bénéficie de l'art et du charisme d'un émérite passeur de textes. Tout est dit. |