Comédie de Philippe Honoré d'après l'essai éponyme de Pascall Bruckner, mise en scène de Philippe Person, avec Florence Le Corre, Philippe Person et Pascal Thoreau.
Trois décennies après la parution de l'opus écrit à quatre mains avec Alain Finkelkraut sur le nouveau désordre amoureux, le philosophe Pascal Bruckner reprenait seul la plume pour un essai intitulé "Le paradoxe amoureux" afin d'éprouver la réalité du 21ème siècle à la lumière de la libéralisation des moeurs et de la sexualité induite par les évènements de Mai 68.
Entre le diktat auto-narcissque de l'épanouissement personnel qui ne saurait souffrir aucune entrave, l'abandon de la formule sacramentelle "pour le meilleur et pour le pire" remplacée par celle du "pour le meilleur, sinon tant pis" avec la sentence de la rupture immédiate, le butinage amoureux pour voir si "l'herbe est toujours plus verte" ailleurs" et ce dans une époque hypersentimentale, il conclut au paradoxe de l’amour placé sous le principe antithétique du "libre attachement".
L'opus a inspiré à Philippe Honoré une partition tragi-comique animée par une galerie de personnages placée sous le signe de la séance sur le divan, plus précisément sur chaise car délivrée par un psychanalyse lacanien aussi narquois que désabusé interprété par Philippe Person qui signe également son efficace mise en scène.
Introduites par Florence Le Corre en narratrice omiscience et de brefs intermèdes de projection d'archives, les saynètes se déploient donc un défilé de patients et patientes en difficulté amoureuse campé(e)s par Pascal Thoreau qui excelle dans la composition de personnages truculents, du "coureur de jupons" à l'épouse séductrice révélée par un mari jaloux. Un plaisant et révélateur divertissement. |