Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine était la femme de Louis XVI. Mariée à quatorze ans à un pseudo roi prépubère, elle débarque dans la cour de France en pleine crise du blé. Elle s’ennuie à crever dans les murs d’un palace sans eau courante, ni électricité. Et puisque les femmes n’ont pas à se mêler de politique et qu’elle est bien élevée, restent les chiffons et les macarons. Son quotidien est fait de séances de Queen du shopping avec ses copines et de dégustations de sucreries avec ses copines.
Bon, on sait à peu près tous que le peuple de France la déteste et qu’elle finira sans avoir travaillé son teint sur le billot dans une robe hideuse (je ne vous parle pas des chaussures). On sait aussi qu’elle inspira plusieurs auteurs, mais pas forcément que Frédéric Lenormand en fut. Des inspirés je veux dire.
Il reprend le personnage de la triste riche qui s’ennuie dans ses colifichets pour en faire une joyeuse enquêtrice à l’humeur joueuse. C’est par l’entremise de Rose, sa modiste, que Marie-Antoinette s’imagine résoudre la disette locale en trompant son ennui. Pourquoi pas.
Non sans humour ou néologismes, Frédéric Lenormand signe la seconde enquête de la série Au service secret de Marie-Antoinette : Pas de répit pour la Reine. Burlesque, l’histoire commence lorsque Rose et son pote Léonard gagnent une statue aztèque lors d’une loterie, il s’agit là d’une pièce d’un trésor inca inestimable. Et si la Reine pouvait mettre la main dessus, elle pourrait acheter de la farine à ses sujets, qui arrêteraient de se plaindre de la faim.
Surveillée de près par les pions du roi, garants de sa sécurité et de son entière dévotion au monarque, elle n’a pas les mains libres. Elle envoie donc Rose et Léonard à la suite de ce filon de trébuchantes, propices à mettre fin à la Guerre des Farines.
Rocambolesque à souhait, le roman est à savourer comme un goûter, sans modération et avec entrain. |