Alors là, mon petit lecteur d’amour, je suis en plein désarroi. Déjà, parce que ce n’est pas commun ce qui m’arrive ! Je m’explique, les célèbres Marcel et son Orchestre sortent une compilation. Oui et alors ? Me répondras-tu !
Ben le souci, c’est que généralement les groupes qui sont silencieux depuis longtemps et c’est le cas des Marcel qui, depuis 2012, étaient en veille, quand ils sortent une compilation, ils choisissent les meilleurs titres, les enquillent sur une galette et te balancent ça en pleine gueule. Mais Marcel et son orchestre, non ! Le groupe dont le tryptique fédérateur est "Danse, Déconne, Dénonce" nous en filent pour notre argent comme on dit.
Leur compilation ce sont 47 titres, oui tu as bien lu 47 titres ! Et attends, ce n’est pas tout, ce groupe qui ne fait rien comme les autres et je parle d’expérience pour avoir été à leur spectacle, parce que à ce stade ce n’est plus un concert mais un spectacle, ce groupe disais-je, non seulement nous propose 47 titres avec des inédits, des feats comme Didier Super ou Oai Star, a pris, en plus la peine de nous proposer des versions inédites comme une version hallucinante de "La famille Ingalls" ou une version à peu près funky de "Si jamais t’avoues".
J’ai beau l’écouter et la réécouter, je tombe à chaque fois sur un truc qui me fait marrer, me surprends ou me laisse pantois. Parce que OK, c’est bien beau la déconne, ouais OK le groupe se pointe sur scène déguisé (ou c’est peut-être quand ils en sortent qu’ils se déguisent en fait), OK ils balancent de bonnes vannes, mais si la musique ne suit pas, si les mecs font dans l’à peu près, ça foire, ça tombe comme un vieux soufflé raté.
Alors quand tu sais que quand le groupe s’est reformé et a annoncé des concerts, les 4600 places se sont vendues en 4 heures et que 6000 personnes en voulaient encore, c’est juste parce que ce groupe est phénoménal. Ils sont capables de déconne mais ils savent aussi dénoncer, les titres comme "CO2" le démontre (et j’en choisis un parmi d’autres). Ils sont généreux et je ne vais pas tomber dans le cliché mais ce ne sont pas des Ch’tis pour rien !
Il faut souligner le travail de fou de Bruno Dupont (Studio du Bras d’Or), de Bertrand Charlet (Le Hangar à Sons) et le fidèle François Gabert qui ont renumérisé, rangé, mixé les enregistrements. Et c’est grâce aussi et surtout à une campagne participative pour le financement que tout cela a été possible !
On retrouve des styles musicaux qui se situent entre Bourvil et Metallica, revendiquent-ils ! Et pour finir, je citerais les Marcel eux-mêmes : "Si nous n’avons pas réussi la répartition des richesses, la répartition de la connerie est une merveille d’égalité", et comme ils le disent eux-mêmes : "Plus c’est con plus c’est bon et ils ont tellement raison ! |