A l'occasion de la première projection de Mister K, de Ronan Dénécé et Augustin Legrand, nous nous sommes rendus au Cinéma des Cinéastes. Coup de chapeau pour ce premier moyen-métrage !
Nos impressions en exclusivité pour Froggy's Delight…
Affublé de ces deux compères (l'un gitan, l'autre muet), un acteur sillonne les routes de l'ex-Yougoslavie à la recherche de "Mister K", alias Emir Kusturica.
Un périple onirique, rythmé au gré de rencontres insolites, et qui, de villages en villages, le mène jusqu'au (vrai) tournage de "La vie est un miracle …"
Moyen-métrage tourné sous forme de road-movie, Mister K est le fruit d'un pari réussi : réaliser, sur la base d'un scénario, un film dont la plupart des personnages sont authentiques.
Il en résulte une sorte de "docu-fiction" dont les séquences hyper structurées nous plongent au cœur d'un itinéraire affranchi et généreux.
"Des visages, des figures" sur lesquels la caméra se fige dans une succession d'instants bruts : enfants au bord d'une piscine sans eau, homme sur un banc, famille gitane festoyant…
Des héros, des acolytes rencontrés au cours d'une traversée qui semble avoir dépassé les espoirs de l'équipe lors du tournage. Décor improvisé parfois, mais décor bien planté…
Les références à l'univers cinématographique de Kusturica sont bien assimilées et agissent comme un brillant hommage à l'œuvre du réalisateur du "Temps des gitans" et d' "Underground " : courses-poursuites intrépides et musicales ; personnages aux regards mafieux, drolatiques et scabreux ; accessoires baroques (voiture, hauts parleurs, oies…) ; ellipses oniriques avec la figure de la promise (jeune mariée)…
Haletant, plein d'humour, effréné, ce parcours en forme de chemin de croix mènera-t-il les personnages à bon port ?
La route est longue pour parvenir jusqu'à Mister K, mais au cinéma tous les rêves sont permis, y compris celui de rencontrer le véritable Emir Kusturica…
Crédts photos : Ronan Dénécé et Augustin Legrand
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