Chefs de file de ce qu'il serait réducteur d'appeler le rock industriel, reconnus par leurs pairs comme une influence majeure de ces 20 dernières années, les Young Gods fêtent à l'occasion de cette tournée leur 20 ans d'existence et c'est devant un Nouveau Casino très largement rempli qu'ils se produisaient ce soir là.
Pas de première partie, juste une scène vide, sur laquelle attendent un clavier, une batterie et un pied de micro, tous trois éclairés par des rais de lumières, vaguement inquiétants, tel des miradors au milieu de nulle part.
Et puis Alain "Al Comet", Franz Treichler et Bernard Trontin arrivent enfin sur scène.
Alain derrière les claviers et Bernard derrière la batterie resteront relativement sobres dans leur jeu de scène. En revanche, Franz se lâche derrière le micro, saute en tous sens, lève les bras au ciel, bondit et bien entendu chante avec sa voix si particulière sur les beats de batteries tour à tour martials et frénétiques et les samples unique autre "instrument" du groupe hormis quelques minutes de guitare jouées par Franz en guise d'intermède et lui offrant surtout l'occasion de poses plus rock que jamais !
Ce concert faisant suite à la sortie récente de leur compilation XXY - XX years 1985-2005, de nombreux "classiques" furent joués à la grande joie du public, entièrement composé de fans.
Fans qui ne manquèrent pas de s'agiter fort énergiquement sur les déferlements sonores du groupes donnant au concert un côté sportif, tant dans la salle que sur scène puisque le chanteur rivalisait d'énergie avec les auditeurs sautant et se bousculant certes cordialement mais néanmoins relativement violemment.
Avec la voix particulière de Franz (à classer entre Bashung et Arno avec un soupçon de folie en plus) soutenue par les grands coups de guitares samplées et autres sons triturés par Alain renforcés par le jeu de batterie de Bernard qui s'impose définitivement dans le groupe, les trois suisses ont donc embrasés le Nouveau Casino sans pourtant jouer sur les décibels à outrance (le volume restant fort raisonnable en comparaison de certains groupes de "jeunes") mais sur une énergie incroyable et des compositions incroyablement riches.
Compositions qui, 1, 5, 10 ou 15 ans après leur naissance s'avèrent encore "avant-gardistes", n'en restent pas moins accessibles, dansantes et surtout encore inégalées.
Le final sera un brin plus calme, histoire de finir en douceur (tout est relatif) une soirée mémorable … vivement le concert des 40 ans des Young Gods ! J'y serais, c'est sûr … |